Rien ne va plus entre les professionnels du transport touristique et le gouvernement El Otmani. Lassés d'attendre que leurs revendications soient entendues, les opérateurs du secteur haussent le ton et envisagent d'autres formes de protestation pour obtenir gain de cause. Après l'organisation des sit-in le 9 février courant, dans presque toutes les villes du Royaume, les professionnels de secteur menacent le gouvernement El Otmani d'investir la rue afin de faire aboutir leurs revendications, restées jusque-là lettre morte, laissent-ils entendre dans un communiqué. Pour ce faire, la Fédération nationale du transport touristique au Maroc (FNTT-Maroc) a décidé encore une fois d'observer un sit-in jeudi 25 février devant les sièges des Wilayas, régions, préfectures et établissements de Bank Al-Maghrib. D'ailleurs, «ces sit-in seront organisés chaque semaine», a affirmé à Al Bayane Mohamed Bamansour, Secrétaire général de la FNTT-Maroc. Et de poursuivre, «nous persistons à défendre nos revendications légitimes et justes devant un gouvernement presque muet au sujet de notre dossier». Abondant dans le même ordre d'idées, notre interlocuteur met l'accent sur le fait que «le contrat-programme 2020-2022 visant la relance du secteur demeure un document creux, voire vide de sens et n'avait du programme que le nom étant donné que la réalité est tout autre. En termes plus clairs, «les opérateurs du transport touristique déplorent le silence du gouvernement qui s'est contenté du rôle de spectateur au lieu d'endosser leur cause en le protégeant contre les actes de saisies conservatoires pratiqués par les établissements de crédits», a-t-il expliqué. «Des établissements, sans foi ni loi, imposent leurs conditions en dépit des contraintes relavant de la force majeure», a-t-il martelé. Crise de confiance Il faut dire, selon notre interlocuteur, que les actions militantes prévues par la FNTT-Maroc constituent une réponse au mutisme du gouvernement et ce malgré les multiples correspondances adressées au Comité de veille économique, aux ministères concernés notamment celui des Finances, du Tourisme ou encore celui du Transport. Pire encore, «le Chef du département de transport, incapable de se conformer à ses responsabilités, n'a même pas pris le soin d'organiser une réunion avec les opérateurs afin de sonder leurs attentes», a-t-il fait savoir. Cela étant, «les professionnels ont perdu confiance dans le gouvernement qui, par sa neutralité négative, s'est aligné sur la position des établissements de crédit», a noté en substance Mohamed Bamansour. Notons par ailleurs que le dossier revendicatif des opérateurs du transport touristique contient plusieurs points, à savoir : l'exonération de la taxe à l'essieu et la taxe professionnelle, conformément au contrat-programme 2020-2022 et la prolongation du report des échéances jusqu'à la fin 2021. Qui plus est, les opérateurs du transport touristique appellent à la mise en place d'un nouveau cahier des charges tout en œuvrant à leur implication dans l'élaboration de toute stratégie visant la relace du secteur. Qui plus est, la FNTT-Maroc appelle à la suspension de certaines dispositions de l'arrêté ministériel 3975.19 contenant des mesures restrictives voire rigides entravant le développement de l'entreprise, un soutien financier direct pour sauver les entreprises et l'annulation des autorisations de déplacement. De telles mesures, vont certainement donner une bouffée d'oxygène aux entreprises et préserver, par conséquent, des milliers d'emplois, conclut Mohamed Bamansour. Khalid Darfaf