Non encore résolu, le dossier des transporteurs touristiques est arrivé à la banque centrale. Faute d'une entente entre les représentants du secteur et le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM) sur le report du paiement de leurs dettes au-delà du 31 décembre, la Fédération des transporteurs touristiques a appelé le Wali de Bank Al Maghrib à intervenir pour trouver un compromis. Une série de revendications ont été adressées afin de mettre fin à cette situation critique des professionnels du secteur, qui risquent de sombrer dans l'agonie que connaît leur secteur, faute de soutien de l'Etat et du respect du Contrat programme par les Banques. Les transporteurs touristiques, victimes de la crise sanitaire qui les a frappés de plein fouet, continuent de chercher une issue de secours pour leur dette bancaire. Acculés à une quasi-faillite suite à l'arrêt de l'activité touristique, ces derniers ont demandé une prolongation du moratoire sur le paiement de leurs créances de leasing auprès des institutions de crédits au-delà de ce jeudi 31 décembre. Plusieurs entreprises de transport touristique font encore l'objet de mises en demeure ou de procédures de saisie conservatoire et de contentieux avec les banques et les organismes de financement qui sont d'ores et déjà en cours. Ils aspirent également à bénéficier des mécanismes de sauvetage prévus par le Contrat programme signé en Août dernier entre le gouvernement, les représentants du secteur bancaire et des professionnels du Tourisme. La Banque centrale : dernier espoir ? Malgré l'entremise du ministère du Tourisme, les négociations avec le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM) et les transporteurs touristiques tournent en rond, ce qui a poussé leur Fédération à recourir à la Banque centrale pour demander une médiation plus fructueuse. Dans une lettre envoyée le 26 décembre au wali de Bank-Al-Maghrib Abdelatif Jouahri, dont l'Opinion détient copie, la Fédération lui a demandé d'intervenir auprès des organismes de crédit pour infléchir leur position et trouver un compris sur les facilités de paiement des dettes des sociétés de transport. La FNTT a listé une série de revendications comme le report de l'échéance de remboursement des dettes jusqu'au 31 décembre 2021, sans pénalité de retard, (soit un an de plus de ce qui est prévu initialement sachant que certaines banques n'ont même pas respecté cette première échéance). Elle a également demandé des taux d'intérêts moins contraignants. Outre cela, et compte tenu de l'état de défaillance de leurs trésoreries, les transporteurs ont exhorté Bank-Al-Maghrib à trouver une solution pour bénéficier des mécanismes de sauvetage tels que « Daman Oxygène », ou d'autres produits financiers garantis par l'Etat. Plus important encore, la fédération a insisté, dans sa correspondance, sur la nécessité de suspendre les poursuites judiciaires et notamment surseoir à l'application des mises en demeures et des saisies conservatoires. Le contrat programme a accordé une indemnité forfaitaire de 2000 dirhams pour les employés du secteur touristique, la fédération demande un prolongement de cette indemnité pour leurs salariés jusqu'en juin 2021 sachant que cette aide ne sera plus versée après le 31 décembre.
Le Comité de veille économique attendu également pour trouver une solution Les négociations avec le secteur bancaire ne semblent aboutir à aucun accord jusqu'à présent. C'est ce que nous a confié Mohamed Bamansour, Secrétaire Général de la FNTT, ajoutant que malgré les réunions avec le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM), qui ont eu lieu par l'entremise du ministère du tourisme, les transporteurs touristiques n'ont pas encore obtenu aucun engagement des banques malgré la bienveillance affichée de ses représentants. « Les perspectives d'une sortie de cette crise sont encore nébuleuses », a-t-il déploré. Lors de la dernière réunion qui a eu lieu le lundi 28 décembre, dont le compte rendu nous est parvenu, le GBPM a accepté le report des dettes mais seulement jusqu'au 31 mars prochain, promettant de soumettre cette demande à l'examen du Comité de veille économique, dont le ministre de l'Economie et des Finances est membre aux côtés du gouverneur de Bank-Al-Maghrib. Ceci est considéré comme un nouvel ajournement pour M. Bamansour, qui nous a précisé que quelques établissements bancaires ont déjà engagé des procédures judiciaires contre les sociétés de transport qui n'ont pas encore honoré leurs dettes. Il a aussi rappelé qu'une solution doit être trouvée dans les plus brefs délais, sachant que le temps ne joue pas en leur faveur.