Les professionnels du transport touristiques sont dans la tourmente, ils dénoncent le non-respect du contrat programme par les banques qui exercent sur eux de plus en plus de pression pour le remboursement de leurs créances, contrairement aux dispositions du contrat-programme pour le tourisme, et ce, sans que le gouvernement réagisse. En pleine crise économique liée aux conditions de la crise sanitaire, les transporteurs touristiques vivent dans une léthargie insupportable, vu l'agonie que connaît le secteur du tourisme et la chute des flux de visiteurs étrangers. En plus de ça, ils vivent sous la pression des institutions bancaires qui exigent le rebroussement des créances et l'imposition des intérêt sur le report de paiement, sachant que le contrat-programme pour le tourisme, signé le 6 août, repousse le délai de remboursement jusqu'au 31 décembre avec un moratoire sur les crédits de leasing sans frais ni pénalités pour les entreprises touristiques et leurs employés. Les transporteurs touristiques montent au créneau La Fédération nationale du transport touristique s'est aussitôt saisie de la question en envoyant des correspondances au gouvernement et particulièrement aux ministères du Tourisme et de l'Equipement et du Transport. Dans deux lettres dont L'Opinion détient copies, la Fédération fait état du non-respect par les banques du Contrat-programme qui garantit le report de leurs dettes jusqu'au 31 décembre 2020. Elle a également appelé le gouvernement à intervenir pour mettre fin aux agissements, de quelques institutions bancaires, qui étouffent les entreprises de transport touristique. Contacté par L'Opinion, le Secrétaire général de la Fédération, Mohammed Bamensour, a expliqué que les banques exigent des majorations d'intérêts sur toute la durée du report de remboursement des créances. « Les banques nous disent qu'elles ne sont pas concernées par les dispositions dudit contrat », nous a-t-il confié, rappelant que le secteur bancaire est partie prenante du Contrat signé avec l'Etat. Plusieurs entreprises de transport touristique se trouvent ainsi dans une situation difficile, d'autant plus qu'elles sont à bout de leurs moyens vu la stagnation que traverse leur activité dans le contexte de la crise sanitaire. « Certaines d'entre elles sont obligées de vendre leurs véhicules pour rembourser leurs dettes », nous a affirmé M. Bamensour, ajoutant que cela va conduire à des pertes d'emplois, ce qui est contraire au but essentiel du contrat-programme qui est de les préserver. En effet, la Fédération revendique le respect du moratoire prévu par le contrat-programme. Faute d'une solution concertée, les transporteurs touristiques ne seront plus en mesure de respecter leurs engagements en matière de persévération de leurs effectifs à 80%, rappelle M. Bamensour, qui nous a indiqué que certains professionnels du secteur seront contraints de déclarer faillite vu la baisse de leur activité et le manque de visibilité sur les mois à venir. Lesquels seront aussi austères que les mois précédents, d'autant que la deuxième vague de la pandémie sévit en Europe et va faire perdurer la rareté des touristes. Quid du gouvernement ? Le Secrétaire général de la Fédération a déclaré que le ministère du Tourisme est au courant des péripéties de cette affaire, ajoutant que la ministre Nadia Fettah Alaoui a pris l'engagement de jouer un rôle de médiation entre la Fédération et le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM), représentant du secteur bancaire dans le contrat-programme. Une réunion est prévue jeudi prochain, entre les deux parties en vue d'ouvrir un dialogue afin de trouver une solution, nous a précisé M. Bamensour. Rappelons que le Contrat-programme pour le tourisme a été signé entre les ministères du Tourisme et de l'Emploi, la Confédération Nationale du Tourisme et le GPBM, pour sauver le secteur du Tourisme, fortement meurtri par les retombées de la pandémie reflétées par la réduction drastique des arrivées touristiques. Ce Contrat couvre toute la période 2020-2022, et l'Etat s'y est engagé à prolonger le délai de remboursement du découvert exceptionnel obtenu dans le cadre du produit « Damane Oxygène » jusqu'au 31 Décembre 2021, et à garantir à hauteur de 95% tous les crédits de relance de l'activité, accordés aux entreprises dont le chiffre d'affaires est inférieur à 10 MDH.