Lutte contre la criminalité transnationale Le Maroc a plaidé, lundi à Vienne, pour des actions concrètes, concertées et coordonnées sur le terrain, par l'entremise des différents canaux de la coopération régionale et internationale, pour une lutte efficace et efficiente contre la criminalité transnationale organisée dans toutes ses formes et manifestations. «La lutte contre la criminalité organisée ne pourrait être maitrisée qu'à travers une prise de conscience continue des dangers de la criminalité, dans toutes ses formes et manifestations sur l'humanité, et une conviction profonde de l'importance de la prise d'actions concertées, coordonnées et orientées dans le cadre d'une coopération renforcée et soutenue pour laquelle le Maroc plaide depuis des années», a affirmé l'ambassadeur, représentant permanent du Royaume auprès des Organisations internationales à Vienne, Azzeddine Farhane. Intervenant à l'ouverture des travaux de la 10ème session de la Conférence des Etats parties à la Convention internationale sur la criminalité transnationale organisée (UNTOC), qui se tient du 12 au 16 octobre à Vienne, le diplomate marocain a souligné que l'option de la coopération et le principe de la responsabilité régionale et internationale partagée doivent constituer le pivot de toute action concrète basée sur une vision commune, réaliste, durable et constructive. «Il est certain que l'émergence de nouvelles formes de criminalité, la facilité des déplacements et des échanges commerciaux internationaux, l'accès instantané à l'information, les technologies de pointe et le recours massif aux communications cryptées forment le terreau fertile sur lequel prospère la criminalité transnationale moderne», a-t-il soutenu. Sur le plan de la gestion de la question migratoire, il a rappelé que le Maroc, qui a opté pour une démarche humaniste et responsable dans le traitement de cette question, s'est doté, depuis 2013, d'une «Stratégie nationale d'immigration et d'asile» qui a favorisé la réalisation d'un vaste programme de régularisation et d'intégration des migrants et des réfugiés au sein de la société marocaine. Dans le cadre de la lutte contre la migration irrégulière, le Maroc continue à déployer des efforts d'envergure notamment en termes de démantèlement des réseaux de trafic des migrants et d'avortement des tentatives de migration irrégulière, a-t-il poursuivi. En 2019, le Maroc a mis en échec près de 74 000 tentatives de migration irrégulière et démantelé 208 réseaux de trafic, tandis que les efforts de prévention et d'assistance ont été couronnés par le sauvetage en mer de 19.554 migrants irréguliers, a-t-il précisé. Sur le plan africain, a-t-il indiqué, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en sa qualité de «Leader de l'Union Africaine sur la question de la migration», a été à l'initiative de l'élaboration de «L'Agenda africain pour la migration», incluant la création d'un «Observatoire africain de la migration», qui sera basé à Rabat, et dont les statuts ont été adoptées durant le 33ème Sommet de l'UA, tenu en février 2020. Cet Observatoire africain des migrations, en tant qu'organe de l'UA, sera articulé autour d'une «triple fonction, de compréhension, d'anticipation et d'action», afin que les activités, de nature technique et opérationnelle, permettent de générer une meilleure connaissance du phénomène migratoire, de renseigner et de favoriser l'harmonisation de politiques migratoires efficientes. M. Farhane a rappelé que le Maroc a adopté, en 2016, une loi relative à la traite des êtres humains et présidé, en septembre dernier, la 10ème session du Groupe de travail sur la traite des Personnes. Il a indiqué que les actes terroristes ont connu une croissance de 31% depuis 2011, en s'établissant à 4100 attaques au premier semestre de l'année en cours, alors que le nombre de décès dus au terrorisme a bondi de 26% en une année (12.507 contre 9.944 aux premiers six mois de 2019). La région du Sahel, théâtre d'un regain de violence et terreau des groupes terroristes, continue de souffrir des actes terroristes qui se sont multipliés par sept depuis la mi-2017 dans l'espace sahélo-saharien, a-t-il fait observer, notant que ces chiffres soulignent que l'Afrique a besoin plus que jamais d'une action «immédiate et déterminée» pour stabiliser le continent, consolider sa sécurité, et promouvoir son développement durable. C'est dans ce contexte que le Maroc et l'Organisation des Nations-Unies (ONU) ont signé, la semaine dernière, un Accord de siège pour l'établissement au Maroc du Bureau Programme pour la lutte contre le terrorisme et la Formation en Afrique de l'UNOCT (Bureau des Nations-Unies de lutte contre le terrorisme), a-t-il relevé. S'agissant de la contribution du Maroc à la réflexion et à l'action internationale de lutte contre le terrorisme, le Maroc copréside, depuis 2016, le Forum global de lutte contre le terrorisme (GCTF), dont il est membre fondateur. Lors de sa 17ème réunion du Comité de coordination, tenue le 29 septembre 2020, le Forum a adopté une Déclaration ministérielle porteuse d'un message d'unité et d'engagement face à la menace constante posée par le terrorisme, a-t-il signalé. Et de conclure que le Forum a également adopté deux documents de bonnes pratiques portant sur les domaines de la prévention et de la lutte contre l'extrémisme violent pouvant mener au terrorisme ainsi que sur la lutte contre le lien pouvant exister entre terrorisme et criminalité transnationale organisée.