Comme il fallait s'y attendre, le discours que le Souverain vient de prononcer au peuple marocain, à l'occasion du 21ème anniversaire de son intronisation, avait une charge Sociale à foison. De bout en bout, cette notoriété solennelle fut bille en tête, l'épine dorsale de la teneur du message Royal, en parfaite synchronie avec le redressement de l'économie et de la mise en avant de la gouvernance. Tout au long de son propos empreint devolontarisme pondéré, le Monarque ne se dissocie point de ce focus vital autour de la nomenclature plurielle qu'il prône, au fur et à mesure afin d'annihiler tous les griefs sociaux en suspens. Il est bien évident que la pandémie qui infligeait, au fil du temps, des coups cinglants à la santé des populations et à l'économie, a mis le pays dans un état de banqueroute désastreuse. L'effort éléphantesque du royaume pour juguler le fléau, en forte grimpée, sous les directives éclairées de Sa Majesté, fut l'objet d'admiration des observateurs de toute la planète. Il n'en demeure pas moins évident que ce virus qui vit toujours dans nos murs aura sans doute, constitué un détonateur pour de nouvelles conquêtes, en direction des franges démunies de la société. Pour ce faire, le Roi met dans le bain «le fonds d'investissement stratégique» qui stimulerait la machine de l'économie, raviverait les veines entrepreneuriales, revigorerait les activités de production et accompagnerait les grands projets. A cet effet, la mise en fonction du plan de relance de 120 milliards de dhs, soit 11% du PIB, est de nature à insuffler une sève dynamisante dans les vaisseaux du tissu productif susceptible de créer l'emploi et d'assurer les sources de revenus. De même, le lancement de la réforme du secteur public pour de bon, est à même d'assainir les déficiences chroniques des établissements publics dont le dernier en date serait, à coup sûr, le conseil de la concurrence, actuellement pointé du doigt pour ses dysfonctionnements au sujet desquels le Souverain a dépêché une commission ad hoc d'investigation. L'épuration des structures de l'Etat est d'autant plus impérative dans l'élan de relance globale qu'elle pérenniserait la complémentarité des outils publics et fidéliserait la cohérence entre les divers acteurs socio-économiques. D'autre part et dans le même ordre d'idées, la mise sur orbite d'une agence chargée de la gestion stratégique des participations de l'Etat, ambitionnerait de contribuer efficacement à performer la conduite et la qualité des entreprises publiques. Il ne fait donc pas de doute que le discours Royal suppose la ferme intention que ces multiples mécanismes adoptés se devraient de déboucher sur le bien-être de tous les citoyens, tout particulièrement les souches précaires et déshéritées. A l'adresse de celles-ci, le Souverain met en marche un processus ambitieux sur cinq ans à venir, relatif à généraliser la couverture sociale, dans sa globalité et, en fait, la généralisation de l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO) ainsi que les allocations familiales, la retraite et aussi l'indemnité pour perte de travail. Enfin, on retiendra la réforme rigoureuse des systèmes et programmes sociaux, plus spécialement l'aspect fonctionnel du Registre Social Unifié (RSU)...A suivre la confection idéelle du discours Royal, on se rend compte, sans nul contexte, qu'elle se fonde essentiellement sur un seul piédestal, celui du souci permanent vis-à-vis de l'élément humain, amoindri par l'endémie ces temps-ci, certes, mais également par les gabegies critiques de la politique sociale, entreprise jusqu'à nos jours. Le discours sous-entend alors, un réquisitoire audacieux de la cuisante débâcle du volet social sous des multiples formes, qu'il va falloir démanteler, à travers l'éclosion forte de l'économie nationale et l'implantation vigoureuse de la bonne gouvernance.