Mohamed Nait Youssef Dans un mémorandum rendu public, les ONG, associations et coordinations amazighes dont l'université d'été, l'organisation Tamaynut (le bureau fédéral), la confédération des associations amazighes du Sud, la confédération des associations amazighes du Nord, l'Observatoire Amazigh des Droits et Libertés, la coordination nationale amazighe, l'association Tirra du livre et bien d'autres ont pointé du doigt sur le projet de loi N°04.20 relatif à la Carte nationale d'identité électronique (CNIE) ayant suscité dernièrement un grand débat dans les milieux associatifs amazighs. En effet, les associations et ONG signataires dans le mémorandum ont estimé que ce «projet de loi est anticonstitutionnel et une violation de la loi organique relative à la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe». Car, fait savoir la même source, ce dudit projet n' a pas respecté dans ces deux références en matière de la nécessité de l'intégration de la langue amazighe dans les documents d'identité ainsi que dans tous les symboles de l'Etat dont la carte d'identité nationale qui occupe une place de choix parmi les documents, tout en se limitant à l'usage de l'arabe et le français au lieu des deux langues officielles reconnues dans la Constitution et la loi organique relative à l'amazigh. Par ailleurs, les ONG et associations amazighes se sont dites surprises des composantes du gouvernement ayant approuvé ce projet dans le conseil de gouvernement sans prendre en considération les références de l'Etat, ses engagements et ses grandes orientations. Elles ont en outre appelé toutes les composantes des deux conseils du parlement de «recourir à la constitution et la loi» et à la démocratie en changeant ce dudit projet, et ce en modifiant les articles 4 et 5 et en intégrant l'obligation de l'écriture en langue amazighe dans ses articles avec sa graphie officielle, tifinagh. Dans le même mémorandum, les ONG, associations et coordinations amazighes signataires ont demandé également d'ajouter un article dans la loi prévoyant les composantes graphiques de l'écriture, tout en respectant le statut officiel des deux langues à savoir l'amazigh et l'arabe ainsi que le statut de la langue française sans oublier bien entendu les niveaux de l'intégration de l'écriture et les normes des lettres et couleurs selon des critères scientifiques et graphiques cohérents.