Khalid Darfaf La presse écrite doit s'attendre à des jours difficiles. C'est le moins que l'on puisse dire en l'absence d'une visibilité claire. Surtout dans un environnement économique devenu de plus en plus incertain et où les éditeurs de journaux n'ont plus d'emprise sur l'avenir. Il faut dire que ce secteur subissait de plein fouet la crise avant même le déclenchement de la pandémie Covid-19 qui a aggravé davantage la situation financière des entreprises de presse. En plus, la reprise des activités ne peut pas se faire sur la base d'une déclaration du chef de département de tutelle, Othman El Ferdaous, postée sur le compte Facebook. Loin de là, le problème demeure complexe voire structurel et ne peut pas être réglé d'un trait de plume. D'ailleurs, la société chargée de la distribution des journaux (SAPRESS), acteur incontournable du processus de vente, a indiqué que sa stratégie prévoyait une reprise à partir du 10 juin, soit la fin du confirment sanitaire imposé par les autorités publiques. Pour cet organe, la situation est maintenant plus grave qu'auparavant après deux mois et demi de suspension des magazines et des journaux papiers et vu aussi l'absence d'une vision claire pour la sortie de crise, lit-on en substance dans une lettre adressée aux éditeurs. Noureddine Miftah, président de Commission entreprise de presse et mise à niveau du secteur, auprès du Conseil national de la presse (CNP), a indiqué que la reprise requiert avant tout une consultation de parties concernées et un climat motivant. Ceci étant, la reprise des activités du secteur est impossible pour l'heure, voire synonyme de pertes inestimables. Même son de cloche chez Fatima Zahra Ouriaghli, Directrice générale du groupe et de l'hebdomadaire Finances News, qui a souligné dans une déclaration à Al Bayane, l'impossibilité de la reprise dans l'état actuel des choses. En fait, la question qui se pose est la suivante : est-ce que toutes les conditions sont réunies pour que l'on puisse évoquer le scénario de la reprise de l' édition du journal papier? Pour elle, il serait aberrant de demander aux imprimeries de reprendre le travail alors que la pandémie est toujours là. Cela nécessite avant tout, toute une préparation aussi bien au niveau logistique que celui relatif à l'organisation du travail, a-t-elle insisté. Autre facteur de blocage, a-t-elle poursuivi, celui de la fermeture des kiosques et des points de ventre, sans omettre la suspension du transport interurbain. En termes plus clairs, la reprise du secteur doit aller de pair avec le plan de déconfinement, a martelé notre interlocutrice. «Qui va nous lire aujourd'hui au moment où les entreprises et établissements administratifs sont en confinement et toutes les procédures sont dématérialisées», s'est-elle interrogée. Abondant dans le même ordre d'idées, la directrice de publication Finances News a mis l'accent sur la situation financière des entreprises de presse, gravement impactée par les effets de la pandémie. Outre le rétrécissement drastique du marché publicitaire, étant donné que plusieurs annonceurs ont annulé leurs commandes, d'autres tergiversent de payer leurs échéances sous prétexte de la crise, a-t-elle conclu.