Le mois de Ramadan, qui démarre au Maroc ce jeudi 23 ou vendredi 24 avril, s'annonce particulièrement différent cette année. En effet, confinement oblige pour protéger et préserver la santé de la population, ce mois de Ramadan ne sera pas ponctué par la proximité sociale, les traditions de rupture de jeûne en famille, l'échange de visites, des foules dans les souikas autour des étals achalandés de produits propres au rituel ramadanien, des prières des taraouihs, les tournées après le ftour, les rencontres nocturnes et les retrouvailles aux cafés jusqu'au shour. Ce Ramadan ne verra pas également des rituels et des métiers séculaires qui resurgissent à l'occasion dans les différentes régions du royaume. Par exemple, le tambourinaire ou le clairon, communément appelé «Neffar», ne sera pas de passage pour rappeler aux habitants notamment des anciennes médinas, que c'est le moment du shour. De même, la Omra, pèlerinage effectué durant le mois sacré du Ramadan, n'aura plus lieu cette année. D'ailleurs, l'Arabie Saoudite, qui a suspendu ce rite, avait mis en place, en mars dernier, un dispositif électronique pour le remboursement des frais de délivrance des visas de la Omra annulés et des services connexes à travers les agences agréées dans les pays des pèlerins. Sur le plan économique, le Ramadan, qui est aussi le mois de l'année qui enregistre une nette baisse de productivité, sera cette année particulièrement au rouge. Plusieurs activités sont d'ailleurs interdites, accusant au passage de lourdes pertes. Sur le plan culturel, les activités artistiques et culturelles, qui ponctuent le mois sacré, passeront cette année sur les réseaux sociaux. Bref, ce ramadan sous confinement sera particulièrement différent. Mais, en termes d'approvisionnement du marché, il n'y aura pas de différence. Le marché sera suffisamment et régulièrement approvisionné en produits nécessaires pour le mois sacré, avait indiqué la commission interministérielle chargée du suivi de l'approvisionnement, des prix et des opérations de contrôle de la qualité et des prix. A ce propos, l'offre couvre largement les besoins estimés du mois sacré du Ramadan. Quoi qu'il en soit, le Ramadan, qui restera d'ailleurs une période de discipline spirituelle et de purification, adaptera au confinement toutes les autres particularités culturelles, sociales et… culinaires. Et en respectant les mesures prises dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire et de confinement général décrétés dans le pays pour lutter contre le nouveau coronavirus Covid-19, la société toute entière fêtera certainement la fête d'Al Aid Al Fitrhors du confinement. Il va falloir donc se confiner durant le mois pour se déconfiner sans risques à l'occasion de la fête. B. Amenzou