Durant cette semaine, les cas de contamination par le coronavirus Covid-19 ont pris une courbe ascendante avec l'apparition de foyers à Casablanca, Fès, Marrakech et Tanger. En dépit de cette évolution, «la situation épidémiologique au Maroc est maitrisée à ce stade», a rassuré le ministre de la santé devant la chambre des conseillers. Et d'appeler à la vigilance, car «l'épidémie peut redoubler d'intensité». Autant dire que le déconfinement, même progressif, n'est pas à l'ordre du jour. Tout porte donc à croire que le Maroc prolongera l'état d'urgence sanitaire et de confinement général. Ce qui plaide encore en faveur de cette prolongation est l'atmosphère du mois de Ramadan, qui devrait démarrer au Maroc le jeudi 23 où le vendredi 24 avril. En fait, le mois sacré est marqué par plus de proximité sociale, d'échange de visites familiales, de rupture de jeûne en groupe, d'affluence sur les souikas et les marchés. Ce qui favorise le risque de propagation du coronavirus. Autre facteur qui plaide également en faveur de la prolongation est l'apparition des foyers de contamination dans certaines unités industrielles et grandes surfaces de vente. De plus, le nombre de cas contaminés, qui est toujours sur une pente ascendante, a dépassé la barre de 2200. Sur ce nombre, seul 5% sont en réanimation, selon les déclarations du ministre de la santé, soit environ 400 patients. Ces cas critiques, selon certaines estimations, pourraient atteindre 15%, soit environ 1200 patients. En termes de disponibilité pour la prise en charge des cas confirmés, le Maroc dispose de 1.826 lits de réanimation médicale et compte 987 médecins spécialistes dans la réanimation et l'anesthésie. Ces paramètres plaident encore plus en faveur de la prolongation de l'état d'urgence sanitaire et de confinement général. En Europe, la vigilance reste de mise. Dans l'Hexagone, le président Emmanuel Macron a annoncé un déconfinement progressif à partir du 11 mai en France. En Italie, le Premier ministre transalpin Giuseppe Conte a annoncé que la fin de la quarantaine telle qu'elle est en place aujourd'hui aura lieu le 4 mai. En Espagne, le bilan quotidien de la pandémie de COVID-19 est reparti en baisse dans la péninsule ibérique où le gouvernement commence à évoquer la levée progressive d'un des confinements les plus stricts d'Europe.