Le phénomène commence à prendre des proportions spectaculaires. En effet, des patients guéris du nouveau coronavirus Covid-19 sont accueillis à la sortie de certaines cliniques sous les ovations par des membres de leurs familles et même des badauds devant ces structures sanitaires. Le brouhaha de la foule est ainsi amplifié par les cris et les acclamations des uns et des autres dégageant une pollution sonore nuisible pour l'entourage. Et dans la foulée, l'intimité des patients est violée d'une façon spectaculaire. Pis encore, ces rassemblements ne respectent pas les mesures de sécurité sanitaire prises par les autorités compétentes dans le cadre de la lutte contre le nouveau coronavirus Covid-19. Les distances recommandées ne sont pas respectées, des accolades sont effectuées et d'autres comportements désagréables, qui se répètent par ignorance ou par naïveté, interpellent à plus d'un titre. Bref, des spectacles désolants. Mais ce qui est encore hallucinant est que ces scènes sont parfois orchestrées par les responsables des cliniques en question en vue de redorer le blason de ces structures sanitaires en proie à de multiples critiques de l'opinion publique nationale. C'est du moins ce que laissent entendre des images diffusées sur les réseaux sociaux, mettant en exergue l'appellation de la clinique que le «réalisateur» fait soigneusement montrer au grand plan dès que le patient franchi la porte de l'établissement. Le cadrage des images fait croire qu'il s'agit d'une publicité de la structure en question. Ces agissements battent ainsi en brèche les règles d'éthique, ne respectent pas l'intimité du patient et violent les lois mises en place dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire et de confinement général décrétés dans le pays pour combattre la pandémie du nouveau coronavirus Covid-19. Dans le même sillage, certaines cliniques ont poussé le bouchon plus loin en diffusant des vidéos montrant leur propriétaire en personne en train de distribuer des masques-bavettes au profit des conducteurs des ambulances, à l'image de la charité des riches aux pauvres, alors que ces conducteurs relèvent d'un secteur sanitaire structuré, dont les règles d'hygiène et de sécurité sanitaire sont élémentaires et basiques. Il faut dire que ces pratiques portent préjudice à l'élan de solidarité nationale et souillent l'image du secteur hospitalier qui est à pied d'œuvre pour combattre le nouveau coronavirus.