Quoique nécessaire quand les accords de libre-échange signés par le Maroc avec ses partenaires portent plutôt préjudice à l'économie nationale au lieu de contribuer à son développement, leur révision ne suffit pas à elle seule à mettre fin au déficit de la balance commerciale du pays avec ces partenaires. Il est vrai que la révision de tous les accords de libre-échange signés par le Maroc avec ses partenaires dont la Turquie est une nécessité, quand il s'agit de préserver l'intérêt national. Mais il est vrai aussi qu'une telle révision ne suffit pas à elle seule à redresser la situation et à rééquilibrer la balance commerciale du Maroc avec ses partenaires étrangers, d'après le Groupement parlementaire du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants. Pour ce faire, le Maroc est tenu plutôt d'œuvrer à travers le développement de son secteur industriel pour améliorer la qualité de ses produits, au lieu de continuer de les exporter à l'état brut sans transformation et sans valorisation aucune et donc sans valeur ajoutée, a indiqué la présidente du Groupement parlementaire du progrès et du socialisme, Aicha Lablak, lors de la séance des questions orales du lundi 10 février, au cours de laquelle, Moulay Hafid Elalamy ministre de l'Industrie, du commerce et de l'économie verte et numérique devait répondre à une question centrale relative aux « bilans des accords de libre échange». Après avoir soulevé la question de savoir si le ministère de l'industrie, du commerce et de l'économie verte et numérique a procédé ou non à l'évaluation des accords de libre échange signés par le Maroc avec ses partenaires, la députée a fait savoir que cet accord avec la Turquie cause effectivement de grandes pertes à l'économie nationale. Le déficit de la balance commerciale du Maroc avec la Turquie a dépassé en 2018 16 milliards de Dirhams et causé la perte de 119.000 postes d'emploi au moment où le pays peine à créer quelque 75.000 postes d'emploi par an. Corroborant les propos de la députée, le ministre a rappelé que les échanges commerciaux du Maroc avec son partenaire turc ont effectivement enregistré un déficit de 18 milliards de dirhams et que le volume des investissements de la Turquie au Maroc ne dépasse pas 1 %. Il a été également d'avis que le véritable différend entre le Maroc et la Turquie est de nature commerciale et qu'il porte en premier sur le secteur textile, qui a perdu 19.000 postes d'emploi en 2014, 24.000 en 2015, 35.000 en 2016 et 44.000 en 2017. C'est pourquoi, la partie turque a accepté de revoir l'accord de libre-échange avec le Maroc pour qu'il soit mutuellement bénéfique, a-t-il affirmé, tout en rappelant que la chaîne turque de supermarchés opérant au royaume ne vend pas de produits marocains, entraînant la fermeture de plusieurs commerces de quartier. Ce qui a fait dire au député, Rachid Hammouni, membre du GPPS, qu'il est insensé d'ouvrir le marché marocain à des marchandises localement produites. Pour le député, tout accord de libre échange doit être précédé d'une profonde étude d'impact, qui devra déterminer si l'économie du pays concerné est complémentaire ou concurrentielle de l'économie marocaine.