Les militants du Parti du progrès et du socialisme se sont recueillis, vendredi dernier au cimetière des chouhadas de Casablanca, sur l'âme de feu Ali Yata, disparu le 13 août 1997. Quelques dizaines de militants mais aussi des dirigeants du Parti du progrès et du socialisme ont tenu à rendre hommage à celui qui fut le fondateur du parti de la classe ouvrière, des paysans pauvres et des intellectuels révolutionnaires. C'est donc un acte de fidélité aux idéaux communs et de la reconnaissance à la vie militante d'un grand dirigeant politique. Fondateur du Parti auquel il est resté fidèle jusqu'à la mort, l'homme avait marqué le Maroc d'avant comme d'après l'indépendance, par son patriotisme hors pair, sa lutte inébranlable pour l'indépendance et son combat inlassable pour la démocratie et la justice sociale. Avec Abdeslam Bourquia et, plus tard, Abdallah Layachi, Ali Yata formait la triplette du Parti, les dirigeants historiques, qui auront marqué, durant plusieurs décennies, la vie du Parti, à côté d'autres intellectuels à l'instar d'Abdelkrim Benabdallah, Hadi Messouak, Aziz Belal et d'autres. Ali Yata avait aussi donné un coup de fouet à l'action du « Croissant noir », branche armée du PCM contre le colonialisme. Ce qui va contribuer énormément à la fin du Protectorat sur le Maroc. Le nom d'Ali Yata est aussi lié à la reconnaissance officielle de Feu Sa Majesté Mohammed V, pour le rôle joué par les communistes marocains dans la lutte pour l'indépendance du Maroc, en recevant, après son retour d'exil, une délégation de la direction du PCM. Après l'indépendance, Ali Yata restera de tous les combats, face à la rude répression, pour l'indépendance nationale et la démocratie. Il luttera farouchement pour la reconnaissance du PCM (interdit en 1959) et du PLS (créé en 1968 et interdit en 1969), puis pour le droit à l'existence du PPS, en 1974. L'alternance démocratique qui amena Abderrahmane Youssoufi et la Koutla démocratique au gouvernement en 1997, doit énormément à Ali Yata qui en fut l'un des artisans les plus dynamiques. Ali Yata, comme ses compagnons de lutte, aujourd'hui presque tous dans l'autre monde, demeurera un bel exemple d'altruisme qui fait cruellement défaut par les temps qui courent.