Il y a quatre ans, presque jour pour jour, la Samir a cessé ses activités de raffinage, plombée par des dettes à cause d'une gestion douteuse. Et rien ne semble, au moins pour le moment, aller dans le bon chemin surtout lorsque l'on sait que ce dossier si épineux a épuisé tous les degrés de juridiction. Cependant, il faut dire que les salariés ne lâchent point prise. Ils sont venus par dizaines, ce samedi 3 août, pour prendre part au sit-in initié par la Confédération démocratique du travail (CDT) et ce en présence de plusieurs formations politiques et des militants représentant le front national et local. C'est dire que les discours pessimistes véhiculés par certains milieux visant à étouffer tout scénario de reprise des activités de l'entreprise ne va pas les désarmer. Certains parmi eux ont été accompagnés par leurs femmes, d'autres ont ramenés leurs petits enfants pour transmettre un message clair aux responsables en leur disant qu'ils ont des familles à subvenir à leurs besoins. Autrement dit, que la fermeture de l'entreprise aura des conséquences catastrophiques et occasionnera des dégâts sociaux irrémédiables. Après le sit-in, place à la manifestation, pour parcourir des centaines de mètres sur la route côtière liant Mohammedia à Casablanca, en levant des pancartes où peut-on lire des slogans dénonçant le black-out du gouvernement, incapable de réagir positivement à l'égard de ce dossier. «Je veux travailler, je veux vivre», «Non à l'enterrement de la Samir», «Libérez la Samir», ont également scandé à vive voix les manifestants qui sont restés jusqu'à une heure tardive de la nuit. Pour eux, une intervention de l'Etat serait d'une urgence cruciale sinon le dossier va franchir le point de non-retour. En fait, la Samir quand elle tournait à plein régime avait besoin annuellement de 200 millions de DH en tant que frais de maintenance. Cela étant, tout retard ne va que compliquer davantage la situation car actuellement pour procéder au démarrage de l'entreprise, il faut mobiliser une enveloppe budgétaire s'élevant au moins à un 1 milliard de DH. Un gouvernement dépassé! Houcine El Yamani, secrétaire général du Syndicat national des industries du pétrole et du gaz (SNIUPG) a souligné dans une déclaration à Al Bayane que la reprise des activités du raffinage est une condition sine qua non pour mettre un terme à l'anarchie régissant le marché des hydrocarbures. Il a également appelé les véritables décideurs à apporter des réponses claires à ce sujet, en considérant que le gouvernement fait preuve d'un mutisme incompréhensible et le jugeant incapable à assumer ses responsabilités. «Les membres du gouvernement évitent de s'assoir à table avec nous, préférant renvoyer la balle à la justice en vue de se défaire de leur responsabilité», déclare-t-il avec insistance, avant de mettre l'accent sur le fait que tous les degrés de juridiction ont été épuisés. «Certes, la justice a ordonné la cession de l'entreprise aux tiers, mais cette dernière ne dispose pas de mécanismes efficaces, lui permettant de faire aboutir ce dossier», précise-t-il. Autrement dit, la solution consiste en la mise en place d'une coopération entre les pouvoirs judiciaire et exécutif, notamment avec le tribunal de commerce et d'adopter une nouvelle approche pragmatique, conséquente avec les engagements du gouvernement en matière d'investissement. C'est ainsi que l'on pourra, par conséquent, sauver la Samir, clarifie-t-il. N'en déplaise à dieu, une éventuelle fermeture de la société va faire perdre environ 20 milliards de DH à l'Etat. A bon entendeur!