A l'instar d'autres pays du monde, le Maroc fait face, depuis des années, au phénomène de la gériatrie lié au vieillissement de la population. Conscient de la difficulté de la gestion des problèmes relatifs à la gériatrie, le Royaume, à travers le ministère de la santé a mis en place une palette de mesures pour améliorer la situation médicale de la population du 3e âge. En effet, la gériatrie vise à promouvoir un vieillissement «réussi». C'est une discipline spécialisée dans l'étude et l'analyse de la vieillesse à travers le maintien d'une qualité de vie optimale pour les personnes du troisième âge souffrant de maladies chroniques invalidantes. Selon le service de réhabilitation et de gériatrie de la Direction de la population de Rabat, le nombre de personnes du 3e âge (60 ans et plus) s'élève à 2 421 252 personnes, soit 8,1% de la population totale. «Cette proportion passera à 11,1% en 2020 et à 20% en 2040», ajoute la même source. Cette augmentation s'explique notamment par la diminution de la mortalité et l'augmentation de l'espérance et de la qualité de vie. En effet, l'augmentation de l'espérance de vie chez cette catégorie de population est fréquemment corrélée aux pathologies chroniques, notamment les maladies cardio – vasculaires, les affections respiratoires, le diabète, les maladies neurologiques, les rhumatismes, les chutes liées aux problèmes d'ostéoporose ou encore la démence dont l'exemple typique est l'Alzheimer. Souvent, ces maladies provoquent l'alitement prolongé qui se manifeste par la constipation et les déformations de toutes les articulations. Ces situations nécessitent, donc, une prise en charge rigoureuse en mobilisant plusieurs acteurs de santé, voire des médecins spécialisés en gériatrie, des kinésithérapeutes, des ergothérapeutes, des orthophonistes, diététiciens, psychologues et assistants sociaux. La gériatrie se veut de ce fait une discipline multidisciplinaire qui concilie les cadres médical, paramédical et auxiliaire pour le bien-être des personnes âgées. Chacun des acteurs concernés est appelé à contribuer pour satisfaire un besoin spécifique, en passant par trois axes principaux, à savoir le diagnostic, la prise en charge et la prévention. Au Maroc, le ministère de la santé a mis en place une stratégie nationale qui vise à mettre en place des politiques de prévention avec pour objectif d' offrir un même accès aux soins pour tous et lutter contre les inégalités territoriales en améliorant la prise en charge financière des soins pour une rationalisation adéquate des dépenses de santé. C'est dans cette optique que le ministère favorise la recherche et l'innovation par le biais d'un partenariat entre les différents établissements de santé (Hôpitaux, médecin de ville, maison de santé, soins à domiciles et autres). La feuille de route du ministère de la santé vise également l'amélioration de l'accessibilité aux structures de santé et le renforcement de l'approche servicielle. Vu l'ampleur de cette problématique médicale, il est nécessaire pour les décideurs de prioriser ce phénomène épineux lié à la gériatrie, qui nécessite une prise en charge globale pour assurer une meilleure qualité de vie à une partie importante de la population qui est la troisième génération. Ouaqa Mohamed