Le 13 mars 2012, tous les Marocains ont assisté avec fierté au lancement du RAMED (Régime d'assistance médicale aux économiquement démunis) par SM le Roi Mohammed VI. Le RAMED comme chacun le sait est un régime devant bénéficier à 8,5 millions de citoyens, et s'inscrit dans le cadre de l'amélioration et l'extension de la couverture médicale, laquelle constitue l'un des piliers du développement humain et social au Royaume. Bien plus, la santé est un droit inaliénable de tout citoyen.Parmi ces citoyens, il y a les personnes âgées sans ressources, sans familles, il y a aussi les SDF et d'autres, qui vivent dans des conditions d'extrême pauvreté, de précarité, ou se mêlent les maladies, la dépression, le handicap et donc des citoyens très vulnérables. Le droit à la santé pour tous les Marocains est constamment mis au devant de la scène car c'est un enjeu de démocratie, de progrès économique, d'équité et de justice sociale. Le Maroc a fait sienne cette approche. C'est un choix de société qui démontre si besoin est que l'homme est placé au centre des préoccupations de tous les projets qui sont aujourd'hui ceux du gouvernement (santé, éducation, emploi, habitat...), et cela conformément aux hautes directives du roi Mohammed VI qui accorde un intérêt constant et soutenu à la santé de l'ensemble de la population marocaine. Un enjeu de démocratie Pour mener à bien toutes ces actions qui concernent plusieurs départements, l'Etat est devenu par la force des choses entrepreneur, médecin, éducateur, etc. C'est ainsi que nos écoles, nos lycées et collèges, facultés et universités assurent et mettent à la disposition des citoyens une éducation qui, quoique l'on dise, permet au plus grand nombre de s'instruire gratuitement Dans le même ordre d'idée nos centre de santé, nos hôpitaux assurent tous les soins dont notre population a besoin et ce dans d'excellentes conditions. Mais il faut toujours avoir présent à l'esprit que le droit à la santé, ce n'est pas uniquement l'accès aux soins, mais ce droit englobe une grande diversité de facteurs socioéconomiques de nature à promouvoir des conditions dans lesquelles les citoyens peuvent mener une vie saine et s'étend aux facteurs fondamentaux déterminants de la santé tels que l'alimentation et la nutrition, le logement, l'accès à l'eau salubre et potable et à un système adéquat d'assainissement, des conditions de travail sûres et hygiéniques et un environnement sain, autant d'éléments qui sont présents dès lors qu'il s'agit de la santé, du droit à la santé et qui sont quelque uns des fondements d'une véritable démocratie. Une conception large du droit à la santé L'Assemblée générale des Nations-Unies du 10/12/1948, avait adopté le texte de la déclaration universelle des droits de l'homme qui dispose dans son article 25, al. 1er que : «Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires, elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté». Le libellé de cet article ne vise pas exclusivement et étroitement le droit à la santé. Il parle d'un «niveau de vie suffisant» pour assurer la santé et le bien-être de l'individu et de sa famille notamment par l'accès aux soins médicaux. Le texte de l'article 25, al 1er a en effet le mérite de mettre en évidence l'étroite relation existant entre le droit aux soins de santé et les autres droits sociaux comme le droit à l'alimentation, au logement décent, à la sécurité sociale, etc. Les rédacteurs de la déclaration avaient donc une conception large du droit à la santé. Ils ont eu raison car en 2013, soit 65 ans après la déclaration de 1948 force est de constater que de nombreux citoyens vivent dans des conditions précaires, d'extrême pauvreté et plus particulièrement les personnes âgées sans familles. Personnes âgées : une population vulnérable Le dernier rapport du Haut-commissariat au plan (HCP), nous apprend que le nombre de personnes âgées au Maroc augmente en permanence. L'effectif des personnes âgées est passé de 833.000 à 2,9 millions entre 1960 et 2012, soit un rythme annuel d'augmentation de 2,4%, supérieur à celui de l'ensemble de la population du Maroc qui se situe à 2%. Plus encore, le HCP prévoit qu'à l'horizon de 2050, cet effectif devrait atteindre 10 millions de personnes, soit un accroissement annuel de 3,3% (contre 0,6% pour l'ensemble de la population du Maroc). Le poids démographique des personnes âgées serait alors de 24,5% au lieu de 9% actuellement. Cette évolution rapide s'explique par la progression de l'espérance de vie à la naissance, de 47 ans au début des années 60 à 74,8 ans en 2010, et bien plus encore dans les années à venir. Mais cet allongement de la durée de vie n'est pas réparti d'une manière uniforme dans le corps social, et n'est surtout pas synonyme de joie de vivre, de calme, de sérénité Cet allongement de vie profite beaucoup plus à ceux qui ont les moyens financiers, quant aux personnes âgées sans soutiens, ni familles ou ceux qui sont abandonnés dans la rue, c'est la confrontation aux dures lois d'une réalité souvent dangereuses, voire même mortelle qui les attend surtout en cette période hivernale. Recul de la solidarité familiale Ce que vous lisez là , n'est pas une vue de l'esprit , ce n'est pas non plus un roman qui relate les souffrances et les malheurs que vivent au quotidien de nombreux SDF , de vieilles femmes , de vieux bonhommes qui arrivent a peine a tenir debout et que nous côtoyons tous et souvent nous faisons mine de ne pas les voir . Une part non négligeable de cette population se retrouve en fin de vie sans soutien et en perte d'autonomie. En effet, force est de constater que plusieurs facteurs viennent aggraver la situation des personnes âgées. Eclatement de la cellule familiale, changement des habitudes sociales, hausse du coût de la vie, défaillance des systèmes de prévoyance sociale, accentuation des mouvements d'exode, taux de chômage élevé... On constate ainsi un vif recul de la solidarité familiale et une presque absence d'action publique et associative efficace pour soutenir cette population vulnérable. Il existe ici et là quelque foyers pour personnes âgées , malheureusement quant on voit l'état dans lequel se trouve des centres sensés assurer la prise en charge des personnes âgées qui ont besoin d'assistance et de soins , que se soit Al Hank, Tit Mellil, Ain Chok... on ressent énormément d'amertume et de révolte intérieur car souvent de gros moyens sont consenti . Des maladies liées au troisième âge Si le fait de vivre plus longtemps sous d'autres cieux est en soi un élément positif, il n'en demeure pas moins vrai aussi que cela peut aussi poser des problèmes, car il faut avoir présent à l'esprit que les personnes âgées se caractérisent par leur vulnérabilité du fait de leur vieillissement et des maladies liées au troisième âge. Il s'agit de maladies lourdes, de longue durée, handicapantes, qui nécessitent pour leur prise en charge des structures adaptées, un personnel qualifié, formé à ce type de situation et puis et surtout ces maladies sont onéreuses. Parmi ces maladies il y a lieu de citer le diabète, les maladies de l'appareil circulatoire, les maladies ostéo-articulaires (rhumatisme et arthrose) et les affections ophtalmologiques. En plus de ces maladies reconnues comme celles du troisième âge, nous signalons des cas de dépression nerveuse. Il existe aussi des handicapés, certains cas de troubles psychiques... Les malades mentaux ne sont acceptés que dans le centre social de Tit Mellil. Ce centre abrite, pour presque la majorité, des personnes âgées abandonnées et représentent plusieurs cas de handicapés et de malades psychiques .... On trouve toute sortes de pathologies, à coté de personnes saines, mais affaiblies et donc vulnérables. Le personnel dans ces structures n'a pas une formatons adéquate, ni une qualification pour pouvoir prendre en charge ces personnes âgées. Bref c'est du replâtrage Il faut savoir que concernant la prise en charge des personnes âgées en situation de dépendance, nous manquons d'unités de gériatrie qui sont les plus habilitées pour faire face à ces patients. Aujourd'hui, c'est l'hôpital qui fait face aux nombreux problèmes de santé inhérents au vieillissement de notre population. A quand des services de gériatrie ? Les personnes âgées se caractérisent par leur vulnérabilité du fait de leur vieillissement, des maladies accumulées au cours des années et des facteurs psychosociaux ayant des répercussions fonctionnelles Se pose alors le problème de la prise en charge de ces personnes, en milieu spécialisé, adapté disposant de tous les moyens tant humains, que matériels pour pouvoir accomplir dans d'excellentes conditions la prise en charge des personnes âgées malades en situation de dépendance. Il s'agit pour le ministère de la Santé de construire des services spécialisés dans la prise en charge des ses citoyens. La médecine gériatrique est la spécialité médicale concernée par les problèmes physiques, psychologiques, fonctionnels et sociaux des personnes âgées. La gériatrie intervient lors de soins aigus, chroniques, de réadaptation, de prévention et en fin de vie. Les structures d'hébergement gériatriques sont des lieux de vie. Leur mission consiste à accueillir des personnes âgées qui ne peuvent plus rentrer au domicile. Cette situation est le fait de différentes problématiques, dont les conséquences d'une maladie. Ainsi, elles se doivent de proposer une prise en charge adaptée à la perte d'autonomie et de mettre en place un projet de vie individualisé permettant de proposer un accompagnement personnalisé adapté. On devine aisément que tout cela demande des moyens énormes , il s'agit dès à présent d'élaborer des stratégies susceptibles de répondre efficacement et de manière pérenne a la problématique de la prise en charge des personnes âgées vulnérables en situation de précarité et comme tout un chacun le sait, gouverner c'est prévoir.