Ayant réuni ce week-end au Palais des expositions de Madrid ses militants pour une Convention après avoir signé un pacte avec la formation d'extrême-droite Vox qui lui a permis de diriger le gouvernement andalous, Pablo Casado, le jeune dirigeant du Parti Populaire espagnol, semble craindre d'être «débordé» sur sa droite par les ultras de Vox et les libéraux de Cuidadanos. Aussi, pour galvaniser ses ouailles, ce dernier s'est trouvé contraint de hausser le ton et de manifester sa volonté de «libérer l'Espagne de l'indépendantisme et de la reddition socialiste» en déclarant que «ceux qui sont allés chercher le PP ailleurs ne l'ont pas trouvé et ne le trouveront pas». Pour rappel, le Parti Populaire espagnol qui avait rassemblé, pendant longtemps, tous les courants de la droite, avait remporté 44% des voix aux législatives de 2011. Mais en 2015, celui-ci n'a pas dépassé la barre des 33% alors qu'aujourd'hui, il n'est crédité que de 20% dans les sondages; se trouvant donc bien loin derrière le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) et au coude-à-coude avec Cuidadanos qui, tout comme Vox – le dernier venu dans l'arène politique – lui a raflé bon nombre de ses militants. Aussi, pour ramener à la maison les brebis égarées parties ailleurs «chercher un discours fort», Pablo Casado, conscient que, pour pouvoir rester la première force de droite à l'approche des élections régionales et municipales de mai 2019, il appartient au PP de creuser l'écart face à la montée en puissance de Cuidadanos et de Vox, se voit donc contraint d'envoyer des signaux forts aussi bien aux ultras qu'aux plus modérés. Saisissant l'occasion de cette Convention et la commémoration de son trentième anniversaire, le Parti Populaire qui se présente comme étant le «seul vrai rempart contre les risques séparatistes» a multiplié les appels à l'unité par la bouche de ces illustres personnages que sont Jose Maria Aznar qui a dirigé le gouvernement espagnol de 1996 à 2004, Antonio Tajani, l'actuel Président du Parlement européen, Manfred Weber, candidat à la Commission européenne ou encore l'écrivain Mario Vargas Llosa. Ainsi, à l'inverse de son prédécesseur Mariano Rajoy, conservateur et, dit-on, partisan du moindre effort, Pablo Casado serait «un maximaliste» qui insiste sur «la défense de la famille» et sur la résurrection « des valeurs traditionnelles qui auraient été détruites par les progressistes», si l'on en croit le politologue Jorge Galindo. Aussi, pour réarmer le Parti Populaire, son jeune leader prendrait plutôt comme modèle José Maria Aznar et sa «droite sans complexe». Parviendra-t-il en mai prochain à démentir les sondages qui placent le Parti Populaire au coude-à-coude avec Cuidadanos et bien loin derrière le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) ? Attendons pour voir…