Le secteur de l'enseignement supérieur et celui de l'éducation et de la formation, relevant du Parti du progrès et du socialisme ont organisé une rencontre-débat avec la participation du SG Mohamed Nabil Benabdallah et du ministre Saïd Amzazi, placée sous le thème «La réforme du système éducatif et de la formation à travers la vision stratégique de la loi cadre 51-17 : les défis et les perspectives de la mise en œuvre». La rencontre, organisée vendredi 30 novembre au siège du Parti à Rabat, a été animée par Youssef El Kouari, enseignant universitaire et membre du Comité central du PPS. Nabil Benabdallah: «un prélude pour la réussite du projet politique démocratique et juste» «Nous vous apportons tout notre soutien et notre appui pour réussir le chantier de la réforme du secteur de l'enseignement», a affirmé Mohamed Nabil Benabdallah, SG du Parti du progrès et du socialisme (PPS), en s'adressant à Saaïd Amzazi, ministre du département de l'enseignement, qui fut à l'occasion l'invité de la table ronde. Le leader du PPS a été d'ailleurs catégorique, en mettant l'accent sur le fait que ce secteur vital ne doit point être soumis aux surenchères stériles et des calculs étroits, car, en fin de compte, cela ne fait que retarder le processus de réforme. «Nous accusons énormément de retard et nous avons accumulé trop de problèmes que nous pourrions éviter tout en sachant que des efforts colossales ont été déployés pour booster ce secteur aussi bien au niveau des visions qu'au niveau financier», a-t-il indiqué. Et de souligner que cette rencontre constitue ainsi un moment pour procéder à un échange franc et sincère autour d'un sujet si crucial et qui nécessite la mobilisation de tout le monde, sans exception et en premier lieu le corps d'enseignement. Il est évident que les projets de réformes sont nombreux et se trouvent encore en retard depuis plusieurs décennies, a insisté le conférencier tout en soulignant qu'il faut se départir de l'idée que les défaillances ne se situent pas au niveau des visions, loin s'en faut. Comme quoi, les productions du Conseil supérieur de l'enseignement et le projet de loi-cadre pourraient constituer une entrée principale pour mettre le secteur de l'éducation sur les bons rails. Pour le dirigeant du PPS, les principes et les postulats sont clairs et ne devraient pas être soumis à aucun débat ou examen, car le véritable problème se situe au niveau de la gouvernance et la manière avec laquelle on doit gérer afin de rattraper le retard accusé par le secteur. «L'enseignement privé ne peut pas se substituer à l'école publique» Pour l'ancien SG de la Jeunesse socialiste, la réforme du système éducatif est une entrée principale pour entamer les autres réformes. La mission n'est pas si facile, car il convient de mobiliser toutes les énergies (Etat, société civile, corps enseignant) pour assurer la réussite du chantier et accroitre l'efficacité du système. Il faut dire, selon le dirigeant du PPS, que l'efficacité du système éducatif ne peut se produire sans le renforcement du rôle pionnier et de la place de l'école publique en tant qu'agent de socialisation assurant l'égalité des chances et ouvertes à tous les élèves et à toutes les catégories sociales. Il s'agit d'une revendication capitale pour le Parti du livre, a-t-il martelé. Car qui dit école publique, dit d'ailleurs un enseignement de qualité axé sur la performance, l'efficacité et la promotion de la recherche scientifique et d'en faire le phare du développement du pays, a précisé le conférencier. La réforme ne pourrait alors aboutir sans l'engagement des ressources humaines de ce secteur, qui devraient être mobilisées et pleinement acquises au processus de la réforme, a plaidé le dirigeant du PPS, appelant, dans ce sens, à une réconciliation entre l'Etat et le corps des enseignants. Grosso modo, selon le SG du PPS, la réforme du système éducatif est l'un des chantiers les plus importants et il est temps de réunir toutes les conditions de réussite assurant une mobilité sociale à des millions d'enfants marocains, a conclu le leader du PPS. Khalid Darfaf Mahtat Boujamâa, coordinateur du secteur du PPS Plus le droit à l'erreur… Dans le cadre des questions-réponses, Mahtat Boujamâa, coordinateur du secteur de l'éducation et de la formation, a indiqué que le projet de loi-cadre constitue une occasion propice pour mener la réforme et que n'avons plus droit à l'erreur. L'intervenant a souligné que la question de la mise en œuvre est un point crucial pour la réussite de tout projet qui se veut réformiste. Aussi, pour rattraper le retard, il a relevé l'importance d'une mobilisation nationale. Ce projet de loi a aussi pour mérite d'avoir instauré des devoirs et des droits pour les parties prenantes, appelant tous les acteurs à faire preuve de volonté et la consécration des principes de la citoyenneté. Sur un autre registre, il a appelé à la valorisation du rôle de l'école publique en tant que vecteur de savoir et des valeurs de la nation, tout en considérant que l'enseignement privé a également sa place, et ce en tant que partenaire stratégique. L'intervenant a également souligné la question du financement en lien avec l'application des principes de la gouvernance. Cela étant que le processus de la bonne gouvernance doit commencer par la classe et la mise en valeur de la gestion contractuelle, basée sur les objectifs. Cela requiert la mise en place des instances de régulation au niveau régional pour évaluer les performances et la mobilisation des budgets nécessaires pour aller de l'avant.