Le Secrétaire général du Parti de l'Istiqlal a dit nettement cette exigence, quand il a rappelé la signification de la commémoration du Manifeste qui, pour lui, est tout autant devoir de mémoire que fidélité aux principes fondateurs. Mettant en exergue l'action du PI - alors parti dominant- dans l'histoire du Maroc indépendant, il a appelé à une mobilisation de même ampleur que celle de 1944, laquelle a conduit à une monarchie constitutionnelle, régime qui singularise le Maroc en Afrique et qui, eu égard à sa diversité culturelle, est sans conteste le plus approprié à ses spécificités. Abbas Fassi a aussi plaidé pour des élections libres, sauves des interférences de l'administration et de la corruption de l'argent. S'agissant du Sahara, il a critiqué la gestion monopolistique de ce dossier par l'Intérieur qui en a écarté les partis, et il a vilipendé les privilèges et le système de rentes qui ont engendré le manque de justice sociale et le 28 novembre. « Il faut parler de la justice encore et toujours, a-t-il déclaré. Il faut en parler jusqu'à ce qu'on la réalise. » Comme premiers pas sur cette voie, il a préconisé de lutter contre la déprime, « car le Maroc est un pays aux nombreuses potentialités », et il a appelé à la mobilisation pour le Sahara et pour des élections libres en 2012 avant d'inviter les autres partis à rejoindre la Koutla. Une Koutla dont il a évoqué le nouveau programme en ces termes : travailler à la justice sociale et au développement économique, renforcer les institutions, œuvrer à une justice autonome, moraliser la vie publique et lutter contre la corruption. En appelant lui aussi à s'inspirer du message originel des signataires, Fathallah Oualalou qui représentait Abdelouahed Radi, a engagé l'assistance à relever les défis actuels que sont la défense de l'unité territoriale et son corollaire, l'édification maghrébine. Il a appelé à faire montre d'engagement citoyen pour gagner le grand combat de Mohammed V et des pionniers qui s'étaient réunis autour de la personne du Défunt Souverain, de même qu'il a invité à rester unis et actifs pour accélérer le processus démocratique national. Ce sont-là des nécessités dans le contexte actuel de mondialisation galopante, a-t-il conclu. Parlant au nom du PPS, parti dont la tradition militante au service de l'unité du Maroc n'a jamais faibli depuis qu'Ali Yata et Abdessalam Bourkia ont signé le Manifeste à Casablanca, Nabil Benabdallah a retracé les principales étapes du combat livré pour défendre la cause nationale. Partant du principe que l'indépendance est le fruit de l'unité des rangs, il a appelé à redynamiser le pacte de la Koutla. Alors que nous célébrons le 67ème anniversaire du Manifeste, a-t-il déclaré en substance, nous nous remémorons le pacte de la Koutla, dont les objectifs restent toujours pertinents, bien que dans un contexte autre et avec des modalités quelque peu différentes. Sur cette pertinence comme sur les conclusions de la 3ème réunion du Comité central qui s'était tenue en décembre dernier, le Secrétaire général du PPS prendra argument pour lancer une invitation à reformer les rangs de la Koutla. Eu égard au fait que la mission de la Koutla n'est pas achevée, la conviction de notre parti reste qu'il est nécessaire de renforcer nos alliances naturelles avec non seulement les composantes de la Koutla, mais encore avec les autres formations de la gauche et toutes les forces vives qui partagent les idées contenues dans le projet sociétal du PPS, a-t-il déclaré. Pour Nabil Benabdallah cette approche unitaire, qui d'ailleurs a débuté par une initiative de concertation sur un projet de travail commun, est un préalable incontournable à l'aboutissement des chantiers prescrits et, en particulier, à la réforme du code électoral, au mode de suffrage, à la loi sur les partis…et en règle générale à tout ce qui conduit à la revalorisation de l'action politique et à la réhabilitation des partis. La redynamisation de la Koutla lui parait d'autant urgente, a-t-il dit, qu'au moment où se fait sentir le besoin d'autres amendements pour impulser la démocratie, une nouvelle génération de déviationnisme s'est installée depuis les élections de 2007. C'est, a-t-il dit, notre perception du danger qui nous a fait tirer la sonnette d'alarme, à maintes reprises depuis trois ans. Face à cette perspective, Nabil Benabdallah a appelé la Koutla à agir avec promptitude pour la réhabilitation de l'action politique. Du point de vue du PPS, une action concertée dans ce sens est d'autant plus nécessaire qu'en dépend fortement la défense de l'unité territoriale, laquelle exige, a-t-il dit, une révision de gestion totale. Pour Nabil Benabdallah, en effet, s'il y a unanimité nationale sur la question du Sahara, ce sentiment n'englobe pas la gestion de ce dossier depuis trente ans. Si l'objectif final est impérativement une autonomie sous souveraineté marocaine, les moyens d'y parvenir doivent nécessairement passer par la satisfaction des revendications économiques et sociales légitimes, la poursuite de l'œuvre de construction et d'édification ainsi que par le renforcement de la pratique démocratique et la garantie des droits de chacun dans le cadre de l'Etat de droit. A ce propos, l'égalité des droits et des chances lui semblent dépendre de la lutte contre les privilèges et le chauvinisme. Nabil Benabdallah a en outre estimé que, suivant en cela les conclusions du 8ème congrès du parti, la réforme politique exigée par les impératifs de l'heure, impose l'élargissement du champ des libertés, le respect de la dignité de la personne, celui de leur conviction politique et le développement des droits humains de manière à ce qu'ils englobent les droits civiques, économiques, sociaux et culturels ainsi que ceux des femmes, des enfants et des handicapés. Pour lui, la condition sine qua non pour la réussite d'une telle entreprise est le respect de la volonté de l'électeur. Le deuxième volet de la réforme, a dit le Secrétaire général du PPS, concerne la situation économique et sociale. Domaine dans lequel il a appelé au renforcement des moyens de régulation de l'Etat, au respect des normes présidant à une concurrence saine ainsi qu'à l'adoption d'une politique de développement concerté qui évite les hiatus entre secteurs d'activité. Il a par ailleurs insisté sur la nécessité de réformer la justice et de lutter contre la corruption ainsi que sur l'assainissement du climat des affaires et sur l'impératif de mettre l'homme au cœur des préoccupations du développement. Pour ce faire, a-t-il déclaré, le PPS préconise un pacte social et économique liant l'Etat, les opérateurs et les acteurs sociaux dans un projet de développement volontariste visant à l'émergence d'une société démocratique et moderne. Ponctuée de moments forts, cette soirée du souvenir a atteint son summum quand, en conclusion de son discours, le SG du PPS a lu l'engagement pris par les partis de la Koutla à sa constitution. C'est un appel à tous les Marocains pour qu'ils adhèrent au projet national et démocratique élaboré par les partis signataires dans le but de promouvoir un développement global. Avec ces deux remarques, a-t-il conclu : l'actualisation de ce pacte et l'espoir que cette commémoration marquera un nouveau départ à l'action commune aux composantes de la Koutla.