Le projet de loi des Finances 2019 classe les mesures sociales en tête des priorités budgétaires. La lettre de cadrage présentée par le premier ministre au mois d'août dernier est en effet très claire. Cette priorité budgétaire s'inscrit dans le cadre du grand modèle de développement du pays et vise à corriger les disparités sociales et à mettre à niveau les différents modes gestion des secteurs sociaux et des stratégies socio-économiques y afférentes. Ainsi, si la promotion de l'investissement public et privé se veut depuis quelques années l'une des priorités gouvernementales, 2019 sera consacrée aux grandes ambitions sociales sur le plan budgétaire. Le gouvernement table, de ce fait, sur la réduction des disparités sociales, le renforcement de la protection sociale et le soutien du pouvoir d'achat des citoyens. L'Exécutif veut aussi apporter des améliorations au système de l'éducation nationale et de la santé. De même qu'il ambitionne de désamorcer l'impasse qui bloque le processus de négociation du dialogue social avec les différents partenaires sociaux. Ainsi, il est aujourd'hui question de convaincre les syndicats et le patronat pour accepter de signer la charte triennale qui préserve la compétitivité des entreprises marocaines et qui répond aux revendications des partenaires sociaux. La priorité qui sera accordée aux secteurs sociaux passera par la santé d'abord. Le gouvernement veut améliorer l'accès aux soins et services médicaux de qualité aux citoyens. Le problème des dysfonctionnements du régime d'assistance médicale (RAMED) sera pris en charge dans le cadre du PLF 2019. Idem pour la mise en place de la couverture médicale au profit des indépendants et des travailleurs non salariés. La réforme sociale passe également par la révision des programmes et politiques de l'INDH, notamment dans sa phase 3. La promotion de l'emploi et la lutte contre les disparités territoriales passent quant à elles par le lancement d'une nouvelle génération d'initiatives génératrices d'emplois. Sur un autre volet, le projet de budget 2019 veut apporter des améliorations aux conditions d'accès aux logements et un renforcement des systèmes de protection sociale et des programmes destinés au soutien de la famille, à la protection de l'enfance, des personnes âgées et en situation de handicap. Le chômage continue de poser problème au Maroc. Le gouvernement compte dans ce sens faire de la création d'emplois une priorité horizontale. Parallèlement, il veillera à la mise en œuvre des dispositions du plan national pour la promotion de l'emploi et des opportunités de travail décent dans le cadre des stratégies sectorielles, en mettant en avant les avantages fiscaux et douaniers ainsi que les différentes formes d'appui budgétaire direct et indirect à la création d'emplois. Si la feuille de route sociale est aujourd'hui déjà tracée, il reste à savoir quelle mise en œuvre lui sera assurée et quelle enveloppe budgétaire lui sera consacrée en 2019. Définir une stratégie sectorielle n'est pas pour autant une finalité en soi, son application et sa réussite dépendent de plusieurs paramètres. Fairouz El Mouden
PLF 2019 : les objectifs chiffrés Le projet de loi des finances 2019 (PLF 2019) table sur un taux de croissance de 3,2% (3,7% pour BAM et 2,9% pour le HCP). Cette prévision repose sur une hypothèse des cours du pétrole à l'échelle internationale de 68 dollars comme prix du baril et une récolte céréalière de 70 millions de quintaux et une augmentation prévisionnelle de la valeur ajoutée de 3,7% contre 3,3% durant l'exercice budgétaire en cours de la valeur ajoutée non agricole.