Le projet de loi de finances (PLF 2019), qui vient d'achever la phase de la concertation avec la diffusion de la note de cadrage du Chef de gouvernement aux différents départements ministériels, intervient dans un contexte social en mouvement exigeant un reclassement des priorités. L'enseignement, la santé, l'emploi, la promotion des programmes de protection sociale, l'accélération du dialogue social et le soutien du pouvoir d'achat sont, entre autres, les principaux secteurs sociaux concernés et auxquels le PLF 2019 accorde une importance primordiale dans l'objectif d'atteindre un équilibre à même de permettre l'aboutissement à une croissance inclusive. Le contexte actuel du Royaume a, en effet, incité les autorités publiques à procéder à un reclassement des priorités pour porter un intérêt plus particulier au volet social, alors que durant cette dernière décennie marquée notamment par la crise financière mondiale et la crise économique de la zone euro, l'attention a été focalisée essentiellement sur le rétablissement et la consolidation des équilibres macro-économiques afin de permettre au pays d'atténuer les impacts de la crise et de préserver sa stabilité et son rayonnement à l'échelle régionale et internationale. Pour faire face aux multiples et différents défis que les secteurs sociaux devront relever, la note de cadre du PLF 2019 souligne la nécessité d' »intensifier la mobilisation en vue de mettre en œuvre les Hautes orientations royales et les engagements du programme gouvernemental, et de trouver des réponses et des solutions adéquates et rapides aux préoccupations urgentes des citoyens ». Ainsi, un intérêt particulier sera accordé durant l'année 2019 aux programmes visant à soutenir la scolarisation, à lutter contre le décrochage scolaire, à généraliser l'enseignement préscolaire et fondamental et à simplifier le contenu pédagogique à travers notamment le renforcement des capacités des élèves en termes de réflexion, d'analyse, de recherche et d'auto-formation. Idem pour le secteur de la Santé qui pâtit de certaines lacunes en termes de qualité de service, d'égalité et d'équité d'accès aux services sanitaires. A cet égard, le PLF 2019 prévoit le redressement de la situation en remédiant aux dysfonctionnements enregistrés lors de la mise en œuvre du programme du Régime d'Assistance Médicale (RAMED). Selon la note de cadrage, il est également question de réformer le système national de la Santé à travers la mise en œuvre du plan Santé 2025 et le lancement, dès l'année prochaine, du programme de couverture médicale au profit des professionnels, des indépendants et des non-salariés. Au volet de l'emploi, l'année 2019 sera celle de la mise en œuvre du « plan national de l'emploi » et de la mobilisation des différentes formes du soutien budgétaire pour la création d'emplois adéquats dans le cadre des stratégies sectorielles et des investissements relatifs aux infrastructures. En outre, un intérêt particulier sera accordé au développement des mécanismes de financement pour les jeunes porteurs de petits projets et de projets innovants, à l'amélioration du fonctionnement des mécanismes de médiation et des programmes d'emploi, au soutien de l'auto-emploi et des programmes d'intégration des catégories en situation précaire, ainsi qu'au soutien des migrants régularisés. Par ailleurs, le gouvernement table sur une restructuration complète et profonde des programmes et des politiques nationales de soutien et de protection sociale, notamment à travers la mise en place du Registre social unique, le lancement de la 3è phase de l'Initiative nationale pour le développement humain, la poursuite de la mise en œuvre du programme de réduction des disparités territoriales et l'élargissement de la couverture médicale. Il s'agit aussi d'assurer la pérennité des ressources du Fonds d'appui à la cohésion sociale et de poursuivre la simplification et l'unification des dispositions en faveur des femmes divorcées et marginalisées, ainsi que leurs enfants, pour qu'ils bénéficient du soutien du Fonds d'entraide familiale. Outre les défis des secteurs sociaux, le gouvernement, qui prévoit un taux de croissance nationale de 3,2% et le déficit de 3% du Produit intérieur brut en 2019, sera amené à poursuivre les réformes institutionnelles et structurelles, les grands chantiers et les stratégies sectorielles, ce qui nécessitera le déploiement d'efforts colossaux pour réussir le pari d'un développement inclusif caractérisé à la fois par des indicateurs macro-économiques en bonne santé et par un environnement social sain.