Les orientations contenues dans le discours royal, adressé par SM le Roi Mohammed VI à la Nation à l'occasion du 19e anniversaire de l'accession du Souverain au Trône, ont parfaitement cadré le projet de loi de Finances 2019. C'est ce qui ressort de la lettre de cadrage envoyée par le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani aux ministres en vue de mettre au point leurs politiques budgétaires sectorielles pour l'exercice 2019. En effet, cette lettre de cadrage se décline en quatre grands axes avec des priorités et des urgences. Il s'agit de la politique sociale, qui s'articule autour de la santé, de l'éducation nationale, du soutien ciblé aux couches sociales défavorisées et de la cohésion sociale, de la préservation du pouvoir d'achat des citoyens, de l'emploi et du dialogue social ainsi que de la poursuite des grands chantiers structurés et structurants et des grandes réformes lancées, tout en préservant les équilibres macroéconomiques. Le volet social figure en priorité dans la planification de l'action gouvernementale pour cette troisième année législative de la dixième législature. C'était d'ailleurs la question qui a été fortement soulignée dans le discours du Trône. «La question sociale retient toute Mon attention et M'interpelle vivement à la fois en tant que Roi et en tant qu'homme», avait en effet souligné SM le Roi, attirant l'attention du gouvernement et des partis politiques qui le composent à agir pour ne pas laisser trainer les demandes des citoyennes et des citoyens. «Les affaires des citoyens ne doivent souffrir d'aucun report, ni aucune attente », avait dit le Souverain. Ce qui s'est décliné dans la lettre de cadrage du PLF2019 dans la mise en œuvre immédiate des programmes sociaux relatifs au soutien à la cohésion sociale, la généralisation de l'enseignement, la lutte contre la déperdition scolaire, la refonte du RAMED, le lancement de la couverture médicale pour les professionnels indépendants et la troisième phase de l'initiative nationale du développement humain (INDH). Dans ce registre, la forte mobilisation du gouvernement a été aussi dictée par l'interpellation de la feuille de route royale. «Le premier chantier consiste à faire adopter la charte de déconcentration administrative, avant la fin du mois d'octobre prochain. Cet instrument donnera les moyens aux responsables locaux de prendre leurs décisions et d'exécuter les programmes de développement économique et social en accord et en cohérence avec les visées de la régionalisation avancée», avait tenu à préciser SM le Roi Mohammed VI. Ce qui nous renvoie au deuxième axe de la note de cadrage du Chef du gouvernement consacrée à la poursuite de l'exécution des grands chantiers et la promotion des investissements. En plus de ces deux volets, le troisième axe de la lettre de cadrage a été réservé à la poursuite des réformes lancées dans le pays. Ce qui répond à l'orientation du discours dans lequel le terme de «réforme» a été employé cinq fois. «Ces mesures seront un levier de réforme de l'Administration : elles permettront en effet de rendre pleinement opérationnel le principe de reddition des comptes, d'identifier les dysfonctionnements qui empêchent le bon aboutissement de cette Réforme», avait dit le Souverain. En effet, le discours du Trône avait tracé une véritable feuille de route pour l'action gouvernementale de la troisième année législative de la dixième législature, en termes de programmes à caractère d'urgence dans certains chantiers sociaux, d'amélioration des conditions de vie des citoyens, de promotion d'investissement, de réformes et de mise en œuvre du principe constitutionnel de corrélation entre responsabilité et reddition des comptes. C'est dans cet esprit que le chef du gouvernement a appelé son gouvernement à intensifier la mobilisation en vue de mettre en œuvre les hautes orientations royales ainsi que de trouver des réponses et des solutions rapides aux doléances et préoccupations des citoyennes et des citoyens. L'équation devra être résolue, en préservant les équilibres macroéconomiques du pays.