La guerre commerciale déclenchée par Donald Trump, Président des Etats-Unis d'Amérique, aura des impacts conséquents sur l'industrie automobile mondiale. Après une série des contestations de plusieurs constructeurs dans le cadre de l'enquête sur les voitures importées, le directoire de BMW a averti récemment le gouvernement américain que l'adoption de nouveaux impôts sur l'importation de voitures risque d'avoir des impacts négatifs sur l'industrie américaine et notamment sur l'emploi. Le groupe allemand BMW a réfuté dans une lettre adressée dernièrement à Wilbur Ross, secrétaire américain au Commerce, les différents arguments évoqués par le gouvernement américain pour imposer des taxes douanières sur les automobiles étrangères. Lisa ErrionSaums, vice présidente responsables des relations gouvernementales chez le constructeur allemand pour le continent américain, affirme concernant le possible désavantage concurrentiel américain que ces taxes «ne permettent pas d'augmenter la compétitivité et la croissance des Etats-Unis». Selon la même responsable, si BMW emploie 36.285 personnes dans son usine en Caroline du Sud, plus de 121.000 emplois aux Etats-Unis découlent de la présence du groupe allemand dans le pays. S'agissant de l'angle sécuritaire évoqué par le Trump pour démarré cette compagne contre les importations d'automobiles allemandes, précisément la menace possible pour la «sécurité nationale américaine», BMW répond clairement que l'importation de voitures n'est pas une menace pour la sécurité nationale américaine. Trump à demandé, le mois dernier, au secrétaire au Commerce «d'envisager d'initier une enquête sous la Section 232 sur les importations de véhicules, y compris les camions et les pièces détachées, pour déterminer leur impact sur la sécurité nationale américaine». Le directoire de BMW affirme à cet égard que «la production domestique de voitures n'a aucune corrélation apparente avec la sécurité nationale es Etats-Unis». La marque bavaroise a averti, d'autre part, que ses multiples contrats avec plusieurs unités de police aux Etats-Unis, ainsi qu'avec l'armée américaine, subiront les impacts négatifs résiduels si des taxes venaient à frapper BMW. Il est a noté que plus de 2300 commentaires ont été adressés par les constructeurs automobiles au département du commerce américain quelques jours après l'annonce de cette enquête concernant les voitures importées. Cela reflète le poids du marché américain pour les constructeurs automobiles. Eh oui ! Plus de la moitié des voitures vendues aux Etats-Unis sont montées à l'extérieur de ses frontières. Les principaux pays exportateurs de voitures vers le pays de l'Oncle Sam sont le Mexique, le Japon et l'Allemagne, alors qu'un cinquième des véhicules produits aux Etats-Unis sont destinées à l'export. Si les constructeurs français ont toujours hésité de s'attaquer au marché américain, les constructeurs nippons et allemands s'accaparent la part du lion. Pour leurs parts, les constructeurs américains craignent des représailles. Pour General Motors, l'imposition de tels tarifs douaniers « conduirait à un plus petit GM » selon le directoire de la marque américaine. En conséquence « moins – non plus– d'emplois aux Etats-Unis », en augmentant les coûts de production et en incitant d'autres pays à des représailles qui pourraient nuire au constructeur sur d'autres marchés.