La rentrée scolaire risque d'être chaude L'affaire des 50.000 enseignants contractuels affectés à l'enseignement du secondaire sonne comme une bombe sociale à retardement qui mine le secteur de l'éducation nationale. L'ambigüité de leur statut, qui s'apparente à une discrimination au sein du système, serait à l'origine de leur colère qu'ils comptent exprimer juste à la veille de la rentrée scolaire 2018-2019, par l'organisation d'un sit-in devant l'institution législative à Rabat. En effet, la question enflamme les réseaux sociaux depuis quelques jours. Ces enseignants, qui ont déjà exercé toute une année scolaire, formé des élèves et évalué leurs travaux, se trouvent aujourd'hui entre le marteau de l'ambigüité de leur statut, le mutisme du gouvernement et l'enclume de la désinformation et de la manipulation. Ils ont été recrutés, parmi des étudiants titulaires de licence, lauréats des universités marocaines et des écoles normales supérieures (ENS), dans le cadre d'une réforme répondant à un besoin d'urgence en vue de sauver la précédente année scolaire. Aujourd'hui, leur statut flou, qui renvoie à la précarité et à l'instabilité sociale, accentue ainsi les maux dont souffre le système de l'éducation nationale. Si ces enseignants étaient motivés au départ pour démontrer leurs performances et faire des sacrifices afin d'accomplir leur mission dans les règles de l'art, force est de constater que cette précarité, dans laquelle ils plongent, affecterait leur rendement et influencerait négativement leur production. Ce qui aggraverait davantage la crise du système. Des sources gouvernementales, véhiculées par certains médias, avaient indiqué que «les 50.000 enseignants affectés à l'enseignement du secondaire verront prochainement leur statut de personnel contractuel basculer totalement vers le régime de fonctionnaires sous l'égide des douze académies issues du ministère de l'Education nationale». «Le régime actuel de Contrat à durée déterminée (CDD) des 50.000 enseignants basculera prochainement vers un statut de fonctionnaire de plein régime sous la tutelle des douze académies régionales du royaume», précisant que le contrat renouvelable tous les ans sera abandonné. Cette information a été confirmée à Al Bayane par des sources au ministère de l'éducation nationale. Mais aucun communiqué officiel n'est rendu public pour mettre un terme à cette ambigüité. Jusqu'à quand ? Telle est la question qui est fortement soulevée à la veille de cette rentrée scolaire.