La militante féministe, dramaturge et metteur en scène, Naima Zitan, ne cesse de surprendre par son approche théâtrale pour aborder les métamorphoses et contradictions de la société. Dans la salle Bahnini à Rabat, les comédiens Adil Abatorab, Jamila El Haouni, Aissam eddine Mohrim ont brillé de mille feux sur les planches, en interprétant mardi 31 juillet la nouvelle pièce de théâtre «Nazlou ala slamtkoum» réalisée par l'Association Théâtre Aquarium en collaboration avec «Quartiers Du Monde». Trois personnages apparaissent sur scène dont une femme (médecin) et deux hommes «enceints». Une situation anormale, choquante pour certains et étrange pour d'autres. Mais quel message veut transmettre Bahnini au public ? La pièce invite à réfléchir notamment avec des hommes et des femmes sur ce qu'être père révèle et implique dans nos sociétés, afin d'intégrer les hommes dans la construction de rapports de genre plus justes et sans violence, expliquent les initiateurs de cette pièce théâtrale qui s'inscrit dans le cadre du projet «la paternité, une entrée pour aborder les masculinités au Maroc» initié par ONU femmes. Une pièce très réussie qui a accroché le public. Dans un style humoristique, les comédiens ont glissé des messages tout en mettant en lumière des situations parfois infernales vécues par les femmes. Il n'y a pas mieux que le théâtre pour révéler ce que beaucoup de femmes n'osent pas dénoncer. Le théâtre et le jeu de comédiens peuvent accomplir artistiquement et esthétiquement cette tâche. Il faut dire que la pièce est simple, mais loin d'être simpliste dans le sens où elle essaie d'incarner un sujet qui demeure jusqu'à nos jours un «tabou» : «Qu'est-ce qu'être père ?». La pièce aborde en fait plusieurs thématiques, à savoir la paternité, l'égalité entre femme et homme, l'éducation et la socialisation des enfants, la question du corps et bien évidemment celle des rapports sociaux et culturels. Il est à rappeler que cette pièce est écrite et mise en scène par Naima Zitan assistée de Jalila Tlemsi, la scénographie et l'éclairage sont confiés à Youssef Elarkoubi et la musique à Jawad Anjad, avec la participation des comédiens : Aissameddine Mohrim, Adil Abatorab et Jamila Elhaouni.