La montée en flèche des prix du gasoil et de l'essence ces derniers temps attise les inquiétudes des Marocains. Depuis la décompensation des produits pétroliers et la libéralisation du secteur, le prix du litre du gasoil est passé de 7 dirhams à pratiquement 10 dirhams le litre actuellement (9,8dh/l) contre près de 12 dirhams le litre pour l'essence. Cette situation pour le moins inquiétante est apparemment suivie de très près par une commission parlementaire d'inspection chargée d'enquêter sur les plaintes des citoyens et sur les marges bénéficiaires des sociétés de distribution des produits pétroliers sur le marché local. Lahcen Daoudi, ministre chargé des Affaires Générales et de la gouvernance, est revenu sur cette problématique des prix à la pompe, lundi lors des questions orales à la chambre des députés. Il a même fait preuve d'optimisme en anticipant une éventuelle baisse des prix des carburants à partir de cette semaine. Certes les prix à l'international affichent une légère baisse depuis la semaine dernière, mais personne ne peux se projeter et dire que les prix vont continuer à s'inscrire à la baisse dans les semaines à venir, estime Lebrak, de Oil Libya. Pour lui, il est même trop risqué d'anticiper une baisse des prix du gasoil ou de l'essence au niveau national dans le contexte actuel marqué par la volatilité des prix mondiaux du baril du Brent qui ont enregistré une nette augmentation depuis août dernier (le pays importe 93% des ses besoins en produits pétroliers pour un coût annuel de 13 MMDH). Les opérateurs du secteur de la distribution des produits pétroliers et leur groupement refusent de donner des commentaires sur la hausse continue des prix à la pompe ni sur celle des marges bénéficiaires jugées exagérées. D'ailleurs, même Daoudi a précisé que la commission d'inspection parlementaire chargée du dossier des prix des carburants depuis plus de six mois, n'a pas beaucoup avancé dans son travail. Et pour cause : l'absence de données officielles concernant les quantités et le coût des carburants importés. A qui incombe la responsabilité?