A qui profite la situation politique nationale ces temps-ci? Surtout pas aux populations, en particulier les plus démunies ! Depuis un moment, on est plutôt confronté à un imbroglio qui met la vie politique dans les abîmes. En fait, on tire vers le bas la pratique politique et relègue son rôle au plus bas, en faveur du monotone abject. En ces moments d'intempéries atroces, marqué par de fortes rafales de neige, l'élite politique marocaine, du moins une bonne partie de son ensemble, se paie le luxe de sombrer dans des frictions verbales belliqueuses. Dans ce tohue-bohue mesquin, on se lance dans des affronts byzantins, au moment où le pays se débat. On s'amuse à se balancer des animosités, sans aucun souci de ce qui se passe ailleurs. Sans aucun scrupule, on va droit à l'absurde ! On ne prête plus attention à la charte de la majorité, toujours en suspens, quoique l'exécutif soit en place, depuis déjà presque la moitié de son actuel mandat. A voir ces insanités, on est tenté de croire que certaines attitudes harmonieuses ont plutôt tendance à faire chavirer une formation gouvernementale dont la locomotive est constamment ciblée. Et pourtant, les dossiers à éplucher moisissent sur les pupitres des décideurs en chamaille. Les citoyens grelottent de froid glacial sur les cimes des montagnes. Le pouvoir d'achat de la petite bourse plie l'échine face à la flambée des denrées les plus élémentaires. Les disparités sociales et territoriales ne cessent de s'aggraver, dans le rural comme dans l'urbain. Les contraintes tenaillent de près les souches les plus déshéritées et resserrent de plus belle l'étau de la privation…Autant de déficits auxquels les querelleurs tournent le dos pour vaquer à leur petit jeu. On assistera alors à une lamentable démission devant toutes ces tâches de forte acuité.