Pari réussi pour Visa for music! Le premier marché annuel des musiques de l'Afrique et du Moyen-Orient a clôturé en beauté, samedi soir à Rabat, sa quatrième édition qui s'est déroulée du 22 au 25 novembre courant. Pendant trois jours, la capitale du Royaume a vibré aux rythmes de la musique des quatre coins du monde. Au menu, un programme meublé d'hommages, speed-meetings, ateliers, salons d'exposants, conférences et rencontres entre professionnels du secteur musical. «Nous sommes venus avec un ensemble de professionnels de la musique à la recherche de potentialités sur l'Afrique. Deux de nos artistes ont été présentés en Showcase au visa for music, dont Ghalia Benali, connue surtout en Egypte et qui est venue avec un projet spécial. C'est la troisième année que nous venons ici», nous indique Patrick Pintz, directeur de Wallonie Bruxelles musiques. «Ce qui nous intéresse, c'est la volonté du Maroc de s'inscrire en hub pour l'Afrique, un moyen d'introduction d'un certain nombre de potentialités sur le marché africain et du Moyen-Orient qui est en train de se développer», a-t-il signalé. «Dans les prochaines années, ce sera l'un des marchés importants de la musique», a-t-il poursuivi. L'idée de cet événement musical incontournable est de tisser des partenariats, mais aussi de faciliter les échanges entre musiciens marocains et étrangers. «L'idée est de développer des relations entre le Maroc et le reste de l'Afrique afin de mieux collaborer. Nous avons essayé de collaborer avec les bureaux de l'export de la musique afin de professionnaliser le secteur, surtout en Afrique et au Maroc, pour que ce secteur soit un peu plus structuré», a-t-il ajouté. De l'avis de Patrick Pintz, s'il y'a beaucoup d'artistes qualifiés, il existe un réel défaut d'encadrement. «Nous savons que la problématique de la gestion des droits reste compliquée ainsi que le cadre juridique. C'est à ce niveau qu'il faut avancer et évoluer si on veut que ce marché se structure», conclut Patrick Pintz. Leila Chaibeddra de l'association Tartine production estime que Visa for music est un salon essentiel à la diffusion de la musique du continent africain à travers le monde. «Heureusement que cette plateforme existe pour pouvoir promouvoir les artistes avec lesquels nous travaillons parce que c'est la seule plateforme sur le continent africain», se réjouit-elle. Ce n'est pas la première fois que Leila et son association participent à cet événement. «J'ai déjà eu la chance d'avoir trois artistes en Showcase au Visa for music. C'était extrêmement bénéfique pour leur carrière. Le marché africain est en évolution au niveau des envies, des compétences...», confie Leila. D'après elle, de plus en plus de gens ont pu se former à l'étranger et sont revenus dans leurs pays d'origine pour professionnaliser le milieu de la musique. Si Visa for music draine chaque ses habitués, il attire aussi des curieux. Cette année, l'évènement culturel a accueilli de nouveaux acteurs du secteur, entre autres Fleur Tiollier Ivanez de l'agence Ginger sounds. «C'est la première fois que je vienne à ce salon. C'est un meeting des acteurs de la musique du monde. Nous sommes une agence française de Booking et management. Nous travaillons principalement avec des artistes généralement basés dans le monde entier : Moyen-Orient, Europe, pays de la méditerranée... Nous nous occupons de leurs carrières et de les faire tourner dans le monde entier», nous indique Fleur Tiollier Ivanez. Dans ce salon, Fleur Tiollier Ivanez a rencontré différents acteurs aussi bien des programmateurs que des directeurs artistiques, des managers avec qui elle envisage collaborer pour ses futurs projets. «Le marché africain n'est pas assez ouvert aux autres marchés du monde. Je pense qu'avec des événements comme Visa for music, ce marché se développera et le monde en parlera», affirme-t-elle. Au cours de ce salon, exposants, managers, organisateurs de spectacles, agents et professionnels du métier ont enrichi leurs carnets d'adresse. Pour Lornoar, interprète, auteur et compositrice, Visa for music est une grande opportunité. «Nous sommes de l'Afrique subsaharienne, précisément de l'Afrique centrale. Nous n'avons pas l'opportunité de vendre notre musique sur le marché international. Visa for music nous offre cette opportunité», a-t-elle fait savoir.