Le régime de l'auto-entrepreneur continue de séduire. Au 26 octobre 2017, plus de 65.000 personnes ont demandé à en bénéficier, selon le nouveau bilan d'étape communiqué par le ministère de l'Industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique. Plus de la moitié d'entre eux travaillent à domicile. La répartition sectorielle des demandes d'inscription montre que le secteur commercial s'accapare la part du lion avec 43% des inscriptions. Viennent ensuite les services qui accueillent 34% des autoentrepreneurs inscrits, l'industrie (17%) et l'artisanat (6%). Visiblement, le statut attire les hommes beaucoup plus que les femmes. Celles-ci ne représentent que 34% de l'ensemble des inscrits au régime. Bien que le département de l'Industrie semble satisfait de ce bilan, l'on est encore loin d'atteindre les objectifs fixés lors du lancement de ce régime, en septembre 2015. Car, rappelons-le, le but est de faire adhérer pas moins de 4,2 millions de personnes à ce régime dont 1,9 million opérant dans l'informel. L'objectif étant également d'attirer chaque année 160.000 profils additionnels. Pour les faire sortir de l'informel, le statut propose une fiscalité réduite à 1% du chiffre d'affaires pour les activités commerciales, industrielles et artisanales dans la limite d'un chiffre d'affaires annuel de 500.000 DH. L'impôt est fixé à 2% pour les prestations de services à condition que le chiffres d'affaires annuel ne dépasse pas 200.000 DH. Autre atout : les auto-entrepreneurs ne réalisant pas de chiffre d'affaires pendant une année ne sont pas redevables à l'administration fiscale. Sans oublier que la réglementation les dispense également de la présentation de leur bilan comptable aux services fiscaux. De plus, l'auto-entrepreneur n'a pas à disposer d'un local pour exercer son activité puisqu'il peut travailler à domicile. Mieux encore, ce statut le protège de la saisissabilité de son domicile principal. Et avec l'adoption en juillet dernier de la loi 98-15, les auto-entrepreneurs pourront enfin bénéficier de la couverture médicale des indépendants dont la gestion a été confiée à la CNSS. Reste donc à renforcer les actions de communication pour vulgariser les dispositifs du statut. Sur ce registre, le communiqué de la tutelle indique que 326 actions de sensibilisation ont été déployées dans ce sens en collaboration avec des partenaires locaux et nationaux, en plus de l'encadrement de 21 014 auto-entrepreneurs potentiels. Des ateliers de formation ont également été organisés en faveur de 355 conseillers auto-entrepreneurs. La tutelle compte aujourd'hui sur l'appui du secteur bancaire pour développer des offres d'accompagnement. Trois banques (Attijariwafa Bank, la BP et BMCE) ont promis, début 2016, un meilleur accompagnement aux auto-entrepreneurs avec des offres dédiées. Pour l'heure, l'accompagnement semble limité à la sensibilisation au lieu d'aller sur une offre purement commerciale.