Quelque 40.110 demandes d'inscriptions au statut de l'auto-entrepreneur ont été enregistrées au 1er décembre 2016, soit le double de l'objectif fixé pour cette première année de déploiement de ce régime, annonce lundi le ministère de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique. Près de 85% de ces auto-entrepreneurs exercent leurs activités de manière permanente et près de la moitié des inscrits travaillent à domicile, fait savoir le ministère dans un communiqué, précisant que les inscriptions concernent l'ensemble du territoire avec toutefois plus de 50% de souscripteurs installés dans les régions de Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra. S'agissant de la répartition sectorielle, l'intérêt des créateurs pour le régime de l'auto-entrepreneur est plus prépondérant dans le secteur du commerce (45%), suivi des services (27%), de l'industrie (24%), puis de l'artisanat (4%), ajoute le communiqué. L'engouement pour ce nouveau régime s'explique, selon la même source, par sa souplesse et par les avantages nombreux qu'il offre, en particulier, la simplicité administrative qui dispense, notamment de la tenue d'une comptabilité complexe, la protection sociale, la fiscalité adaptée et réduite, ainsi que la bancarisation et l'inclusion financière des souscripteurs donnant la possibilité aux autoentrepreneurs d'ouvrir des comptes bancaires et d'accéder à des crédits similaires à ceux octroyés à la TPE et non seulement aux services bancaires dédiés aux personnes physiques. Pour les prochaines étapes, le ministère indique qu'il est actuellement œuvré à l'intégration des autoentrepreneurs aux écosystèmes industriels lancés dans le cadre du Plan d'accélération industrielle, faisant état de plusieurs écosystèmes industriels offrant un potentiel "appréciable" d'intégration, notamment les filières de la collecte et du recyclage des déchets pour la plasturgie, les matériaux de construction, les industries mécaniques et métallurgiques, la chimie-parachimie et le textile et cuir qui prévoit d'intégrer les artisans, couturiers et sous-traitants pour les marques. Par ailleurs, des objectifs ambitieux sont fixés pour 2017 au cours de laquelle il est prévu d'atteindre les 100.000 autoentrepreneurs par an, un seuil qui est justifié par la volonté de faire du statut un levier d'intégration de l'informel. L'objectif visé étant d'absorber plus que ne crée annuellement l'informel. Le nouveau statut répond particulièrement aux besoins de la nouvelle économie collaborative, en pleine croissance actuellement, en offrant toutes les commodités aux start-ups marocaines et étrangères, notamment pour l'exercice de leurs activités, estime le ministère, notant que ce statut permet, également, aux personnes optant pour l'indépendance de sortir d'une précarité administrative permanente et de bénéficier d'une meilleure perception dans la société en tant que travailleurs indépendants légaux. "Le schéma de gouvernance adopté pour la mise en œuvre du statut a été décisive dans le succès qu'il enregistre. L'ancrage régional fort du réseau d'agences de Barid Al Maghib, ainsi que celui des 6 autres banques impliquées dans la mise en œuvre du statut contribueront à l'avenir, à atteindre la frange de population visée qui est très hétérogène et répartie sur l'ensemble du territoire", souligne le ministère, faisant savoir que ledit réseau bancaire totalise plus de 3.800 agences équipées pour être l'interface de dépôt des dossiers d'enregistrement et de remise des cartes d'autoentrepreneurs. L'autoentrepreneur dont le dispositif a été adopté par la loi N 114-13 en conseil de gouvernement en novembre 2013, est toute personne physique exerçant, à titre individuel, une activité industrielle, commerciale et artisanale, ou prestataire de services, dont le chiffre d'affaires annuel encaissé ne dépasse pas 500.000 DH pour les activités industrielles, commerciales et artisanales et 200.000 DH pour les prestations de services. Le ministère préside le comité national de l'autoentrepreneur, qui est un comité interministériel chargé de réaliser le bilan des programmes et activités du statut. Conformément aux dispositions de la loi N 114-13, Maroc PME (l'Agence Nationale pour la Promotion de la PME) a pour mission de mettre en place et de renforcer, pour le compte de l'Etat, des programmes et des initiatives d'appui et d'assistance technique aux auto-entrepreneurs dans un cadre conventionnel avec les acteurs publics et privés. De son côté, Poste Maroc est l'organisme gestionnaire chargé de la gestion du registre national de l'auto-entrepreneur.