En finir avec les lourdeurs et la bureaucratie dans l'Administration. Tel est le chantier sur lequel le chef du gouvernement s'est engagé, mercredi, devant les Conseillers à l'occasion de la séance mensuelle dédiée à la politique générale du gouvernement. Cette fois-ci, Saâd Eddine El Othmani n'est pas venu les mains vides. Il a annoncé une panoplie de mesures destinées à améliorer les services de l'administration. La réforme a été dictée par le roi, en octobre 2016. Date où le Souverain avait sévèrement critiqué l'administration, lui reprochant de «faire preuve de négligence dans les prestations qu'elle fournit aux citoyens». Avec les nouvelles mesures prévues, El Othmani promet de « révolutionner la relation des citoyens avec l'administration à travers, notamment, l'adoption d'une organisation administrative plus flexible ». En tête, la publication d'un décret fixant la liste des documents administratifs pouvant être réclamés par l'administration. L'idée est de les unifier. «Le fonctionnaire risque une sanction disciplinaire s'il exige un document ne figurant pas sur la liste», prévient le chef du gouvernement. Le décret est fin prêt, mais il sera d'abord discuté avec l'Administration publique avant de le soumettre au Conseil du gouvernement pour adoption. Dans la même lancée, un décret fixant le cadre d'organisation de la gestion des réclamations des citoyens sera adopté avec des procédures et des délais pour leur traitement. Autre bonne nouvelle : la tant attendue Charte nationale de déconcentration administrative est dans le pipe pour rapprocher le citoyen de l'administration. «Elle sera bientôt publiée», rassure El Othmani, tout en précisant qu'une partie des prérogatives de l'administration centrale sera transférée aux régions. Cela devrait mettre fin à la multiplicité des intervenants et à l'absence de convergence, tant critiqués par les conseillers. Et ce n'est pas tout. Si les promesses formulées sont exécutées, les Marocains se verront dispensés de la procédure de légalisation de certains documents, en l'occurrence la Carte nationale d'identité électronique (CNIE). Encore faut-il que ce dispositif soit respecté, surtout lorsqu'on sait que les administrations exigent toujours la présentation du certificat de résidence ou encore l'extrait d'acte de naissance alors que la CNIE les en dispense. Quoi qu'il en soit, El Othmani affiche d'autres ambitions comme l'unification de l'identifiant national. Il s'agira de retenir un seul numéro aussi bien pour la carte d'identité que le numéro d'immatriculation à la couverture médicale. En attendant, le chef du gouvernement a fait le point sur le centre de d'appel et d'orientation (37 37). Selon lui, cette structure a reçu 447 plaintes depuis le 9 mai dernier. Reste à mettre à disposition des fonctionnaires un instrument pour renforcer leurs capacités de contact et de communication. Sur ce point, El Othmani a indiqué qu'une charte d'accueil est en cours d'élaboration. Il s'agit d'une sorte de modèle d'accueil qui sera d'abord limité à 30 unités administratives avant sa généralisation à toute la fonction publique. De même, le gouvernement s'engage à moderniser le système de demande de rendez-vous. El Othmani entend déployer les nouvelles technologies (SMS et Internet notamment) pour faciliter la prise de rendez-vous. La volonté est là, il importe toutefois de prévoir les mesures nécessaires, en l'occurrence disciplinaires, pour faire respecter la réforme!