8 mars. C'est une date significative qui rappelle des enjeux significatifs à bien des égards. En effet, il s'agit d'un rendez-vous annuel, hautement exceptionnel, qui permet à la société avec toutes ses composantes de braquer les projecteurs sur la situation de sa moitié et d'évaluer le chemin restant à parcourir en vue d'assoir une véritable égalité entre les deux sexes. Au Maroc, ce rendez-vous international intervient cinq mois après un autre (le 10 octobre) qui a été dédié à la gent féminine à l'échelle nationale dans le but de consolider la place de la femme au sein d'une nouvelle vision sociétaire, moderne, ouverte, émancipatrice, garantissant l'égalité entre les deux parties. A ce propos, force est de constater que le Maroc avance sûrement sur cette voie de l'égalité au vrai sens du terme. Ce processus progressif a conduit à l'occasion du 60ème anniversaire de la déclaration internationale des droits de l'Homme à la levée par le Maroc des réserves sur la Convention internationale relative à l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard de la femme. Et en juillet 2011, la question de parité dans son acception générale a été fortement soulignée dans le texte fondamental, confirmant ainsi la volonté du Maroc d'impulser une nouvelle dynamique exprimée depuis le début du siècle. Il faut dire que la couleur a été annoncée par la réforme du code de la famille, le renforcement de la représentativité de la femme au sein des instances élues, l'accès de la femme aux hautes fonctions et aux métiers qui étaient jusque-là l'apanage de l'homme. Dans ce sillage, il faut souligner que le législateur a mis au point des lois de nature à préserver les droits de la femme tout en restant en harmonie avec la société et sa culture. Par exemple, la polygamie a été sévèrement conditionnée par le code de la famille qui obéit au souci de lever l'iniquité qui pesait sur la femme tout en préservant la dignité de l'homme et en assurant une protection des droits des enfants. De même, le mariage des filles mineures est désormais interdit par les magistrats des tribunaux de la famille. De même encore, l'initiative d'octroyer aux enfants nés de mère marocaine et de père étranger la nationalité marocaine a été un grand pas sur cette voie de modernité consolidant les droits de la femme dans la société. La question de l'avortement est en étude par une commission compétente en vue de lui trouver une issue préservant la culture du pays, ses traditions, sa religion et l'évolution de la société marocaine sans oublier les conventions internationales signées par le royaume. Le débat est lancé. Dans ce sillage, la question de la législation successorale, estimée inégalitaire à l'égard de la femme, est remise au devant de la scène. Après l'avis consultatif du conseil national des droits de l'homme (CNDH), cette question d'héritage et des règles régissant les terres collectives, dépossédant les femmes de leurs droits à la terre ou à la succession, ne sont plus un tabou et ne relèvent plus de l'indiscutable. Dans ce registre, des formules seront trouvées en vue d'assurer une certaine égalité, tout en restant fidèle à la finalité du message divin qui s'articule autour de la justice et de l'équité. C'est la sagesse qui a présidé à l'élaboration du code de la famille. Il faut dire que le modèle marocain sur cette voie est louable.