Le Prix Grand Atlas Maroc 2010 qui est à sa 17è édition, a été décerné, vendredi soir à Rabat, à MM. Mohamed Loakira pour son roman "L'Inavouable" (Marsam, 2009) et Mohamed El Ammar pour sa traduction de l'Œuvre "Le livre du rire et de l'oubli" de Milan Kundera. La cérémonie de remise des prix, d'un montant de 40.000 dhs chacun, aux lauréats a été présidée par l'ambassadeur de France à Rabat, M. Bruno Joubert, en présence notamment de Mme Latifa Akharbach, Secrétaire d'état auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération, les membres du jury, présidé par l'écrivain et journaliste français, Daniel Picouly, et de plusieurs personnalités du monde politique, intellectuel, littéraire et de l'édition. S'exprimant à cette occasion, l'ambassadeur de France au Maroc a souligné que ce prix est "la manifestation la plus solennelle et la plus prestigieuse qu'organise l'ambassade en faveur du livre et de la lecture au Maroc". "Cette manifestation vient aussi mettre en valeur la coopération autour de l'écrit qui est une constante de notre action auprès de nos partenaires marocains, publics ou privés", a-t-il souligné, ajoutant que les éditeurs marocains "savent qu'ils trouvent toujours l'écoute et l'aide de nos services culturels quand il s'agit de monter un projet d'édition ou de traduction de qualité". Après avoir mis en exergue la coopération culturelle entre les deux pays, notamment en matière de développement des bibliothèques au Maroc, M. Joubert a fait observer que le Royaume "se modernise suivant les orientations de Sa Majesté le Roi et cette modernisation passe évidemment pas un accès plus large à l'enseignement et à l'écrit et cela bénéficie nécessairement au livre et à l'édition". Pour sa part, M.Picouly, connu pour ses émissions littéraires à la TV dont "Café littéraire" et "Café Picouly", s'est félicité de la qualité des travaux présentés lors de cette édition, estimant que les délibérations "n'étaient pas faciles et de tout repos". Cette manifestation, a-t-il poursuivi, était "intéressante et passionnante à tous les niveaux", relevant, chez les auteurs sélectionnés, de "l'énergie, de l'envie et du désir" d'aller plus loin. Toutefois, a-t-il fait observer, le succès d'un livre dépend de "la réussite une chaîne et non simplement d'un prix ou d'un auteur qui écrit dans son coin ou d'un éditeur qui a le manuscrit". Pour M. Loakira, lauréat du Prix Grand Atlas, catégorie " prix littérature francophone ", il s'agit d'une nouvelle étape dans sa carrière littéraire. "Ce qui est important pour moi maintenant c'est de voir ce que je vais faire après ce prix qui m'a beaucoup réjoui", a-t-il dit. "C'est une grande joie et un immense bonheur de recevoir ce prix des mains d'un jury composé de professeurs de littérature. Maintenant, je dois aller de l'avant et partir à la quête du meilleur". De son côté M. El Ammari, lauréat du "Prix Traduction, s'est dit "tellement heureux et ému" de recevoir ce "prestigieux Prix", estimant qu'il s'agit d'une "reconnaissance" de ses efforts en matière de traduction, "un outil indispensable pour le développement de la culture et la littérature arabes". Après avoir rappelé qu'il avait consacré une année pour traduire le "Livre du rire et de l'oubli", El Ammari a fait noter que "le plus difficile était d'adapter le roman de Kundera à un public arabophone". Le roman LŒInavouable (Marsam 2009) est le récit poétique dŒune réalité sociale, faite de douleur, de solitude et dŒexclusion. Une vie où lŒêtre lutte pour sŒévader et échapper à la déchéance. Au-delà du drame personnel de Mamoun, le livre relate le quotidien des personnages durant les années de plomb, quotidien fait de joies, de haines et de misères. En dépit des tensions, des peurs, des veuleries et de la perte des plus chers, Mamoun lutte pour demeurer un homme libre. Il est confronté à des événements où lŒétrange se mêle au politique et au social.