Trois stars ont émerveillé la douce soirée de clôture de la cinquième édition du festival d'Errachidia. Nouâmane Lahlou, Latefa Raafat et Saida Charaf ont fait vibrer près de trente mille personnes venues déguster ce beau plateau de cette fin de festival. Discipliné et interactif, le public d'Errachidia a été, samedi soir, l'une de ces stars de cette cérémonie de clôture. Dépassant les vingt mille personnes, le public qui a afflué depuis le début de la soirée vers la place Hassan II, faisait à lui seul sa fête, bien avant le commencent du programme officiel et dans une ambiance marquée d'enthousiasme, mais aussi de discipline. Le spectacle commencé, ce public enthousiasmé, mais aussi très discipliné s'est érigé en une chorale parfaite, puisque apprenant par cœur les chansons de tous les genres et de tous les registres. Le résultat n'est qu'une partition rythmée composée d'ondulations sonores. Rendez-vous dans une année … La cinquième édition du festival culturel d'Errachidia est désormais un fait du passé. Bilan ? Positif, selon les organisateurs, « si l'on ne tient compte que des objectifs que nous avons tracés ». Tous les rendez-vous de cette édition ont été respectés, le public a été massif, la discipline et l'enthousiasme ont été de mise et la ville a vibré, cinq jours durant, au rythme d'une ambiance bon enfant. Mais aussi des enseignements à tirer de cette manifestation, l'on doit consolider le potentiel humain d'énergie, professionnaliser davantage la gestion et le management, étendre les promoteurs et sponsoring et concentrer la programmation sur un aspect thématique. Bref, une expérience positive à capitaliser et à investir pour un festival, une population et toute une ville… Ils étaient des milliers à assister jeudi soir à l'une des soirées mémorables du festival culturel d'Errachidia. Les mémorables chansons de Lemchaheb et le rythme et danse gnaouis de Hamid Lkasri ont, en effet, captivé ces foules massives, constellant cette cinquième édition. Dédiée au patrimoine, le spectacle offert lors de cette soirée a tenu toutes ses promesses, les milliers de gens venus d'un peu partout ne sont pas restés sur leur faim. Ils ont tous fait un voyage dans les dédales des rythmes variés, des registres différentiels et d'instruments et costumes hauts de couleurs. Du Hajhouj pénétrant de Hamid Lkasri à la stridente mandoline chère à feu Moulay Cherif Lamrani, du texte toujours engagé aux mots à inspiration spirituelle et des costumes traditionnels en blanc, noir et rouge des Gnaoua aux fidèles tenues étincelantes en jaune et rouge, la scène de la place Hassan II a rarement vécu autant d'éclat. Et pour finir en beauté ce spectacle harmonique, les deux formations musicales ainsi que la troupe d'Al Gadra de Goulmim avec ses costumes sahraouis en blanc et bleu, ont interprété un morceau fusion, qui a émerveillé et ébahi par ses couleurs, sa musique riche de rythmes et de registres. «Sayad Naâm» constelle le festival La pièce théâtrale «Sayad Naâm» (chasseur d'autruches) de son metteur en scène Abdelkader Ababou a constellé le programme de cette cinquième édition du festival d'Errachidia. Donnée en représentation par l'atelier de théâtre Ounamir, cette pièce est la première du genre pour cette troupe, dans la mesure où elle représente une ouverture sur un noyau dramatique particulier, puisant dans le théâtre festivalier, de son précurseur Abdelkerim Berrchid, auteur du texte d'inspiration de «Sayad Naâm». Il s'agit ainsi d'appliquer les normes et principes de la réalisation et la scénographie dialectique au théâtre festivalier, une manière de confirmer ce penchant et cette passion pour le renouveau, le changement et la transformation, éléments nécessaires pour toute expérience de mise en scène entendant assurer sa pérennité et sa continuité. Dans «Sayad Nâam», Ababou qui traîne plus de trente ans d'expérience dans la mise, mettra à profit les instruments méthodologiques, esthétiques et techniques les plus appropriés pour extirper les tréfonds du texte et mettre la lumière sur ses particularités dramatiques. L'objectif étant, selon le metteur en scène lui-même, l'appropriation de toute la force d'imagination et d'innovation pour la confection d'un spectacle théâtral dialectique qui répond à l'appel de la stratégie communicationnelle et à la philosophie de la dialectique théâtrale. Interprétée sur une durée d'une heure et quarante minutes par les comédiens Abdenbi Hiri, Habib Redid, Saloua Ababou et Kenza Lahkim, la pièce se fonde sur une vision complexe où cohabitent les contradictions, l'étrangeté, l'étonnement et le conflit, en plein respect à la mise en scène dialectique. Le metteur en scène a également procédé à une nouvelle structuration dramaturgique du texte original dans une opération créative de déconstruction profonde (langue, morphologie, personnages, style…), ce qui a donné naissance à un nouveau texte, appelé texte du spectacle théâtral.