C'est hier que les premiers résultats des examens de baccalauréat, toutes disciplines confondues, devaient être révélés aux intéressés directement par le biais de SMS et sur le site du ministère de l'éducation nationale. L'annonce de ces résultats est toujours vécue par les élèves et leurs familles comme un moment de grand stress. C'est une étape de la vie de nos jeunes qui les prépare à changer de registre en vue de se préparer à une future insertion dans la vie active. Il y aura certainement des heureux et des déçus. Déjà au démarrage de ces épreuves, le calendrier a dû être ajusté en vue de tenir compte des turbulences subséquentes aux grèves à répétition que le secteur a connues durant cette année. Certains parents d'élèves se sont sentis très soucieux du fait que leur progéniture n'aient eu droit qu'à une année scolaire perturbée et que les programmes n'eussent point été terminés, ce qui pose de manière cruciale la question de la qualité de l'enseignement dispensé par notre système éducatif. Le sujet n'est pas nouveau. Tous les débats et même les polémiques auxquels il a pu donner lieu n'ont jamais permis tirer au clair une ou plusieurs pistes afin de donner au système une vision à long terme de sa réforme. Il est vrai que le programme d'urgence lancé par l'actuel ministre de l'éducation nationale avait suscité de grands espoirs, surtout qu'un budget conséquent avait été débloqué pour rendre effectives nombre de mesures visant l'accélération de l'application de la charte de l'éducation. Mais il faudra aussi attendre qu'une évaluation pertinente de tous ces dispositifs soit faite avant de pouvoir tirer les conclusions qui s'imposent. Cela dit, les élèves et leurs parents n'arrivent pas à se projeter dans le temps par rapport aux grandes problématiques qui grippent le système. Les questions de l'adéquation-formation-emploi, les langues d'apprentissage, la qualité et le rendement du système éducatif sont autant de préoccupations qui resteront posées. Ces mêmes problèmes sont aujourd'hui autant de freins qui entravent le développement de notre système d'enseignement et de formation. L'appel lancé à différents niveaux de la société afin de trouver des solutions à long terme à ces problèmes, se heurte à certaines contingences liées aux intérêts de certains acteurs du système lui-même. Le bras de fer engagé entre le département de tutelle avec les principales centrales syndicales figure au premier rang de ces contingences. Un secteur aussi sensible que l'enseignement, qui continue de mobiliser presque le tiers des ressources budgétaires, pose de graves problèmes en matière de gouvernance et d'efficacité d'affectation de nos ressources. Il reste, cependant, que le secteur de l'enseignement comme celui de la santé sont deux composantes fondamentales de la stratégie de développement futur du pays. Il ne saurait être question de l'aborder dans une logique de contingences de quelque ordre que se soit.