Le photographe malien mondialement connu, Malick Sidibé, est décédé le 14 avril 2016 à l'âge de 81 ans. «Le Mali a perdu son trésor national», dit un fin connaisseur de l'art de la photographie internationale. Tout le monde de la photo est en deuil suite à cette disparition d'une figure de proue de la photographie africaine. Le Mali est un pays qui a une grande tradition de la photo. C'est le pays de grands photographes, à l'instar du célébrissime Seydou Keita (1921-2001), l'un des plus grands portraitistes d'Afrique ; ou encore Malick Sidibé, plus connu sous le nom de «L'œil de Bamako». C'est aussi le pays qui abrite la plus grande manifestation africaine dédiée à la photo. La première biennale a eu lieu en 1994. Elle a connu une brève interruption suite aux événements dramatiques qu'a connus le Mali. La reprise s'est faite sous de bons auspices. Appelée désormais «Les rencontres de Bamako», la Biennale a continué à asseoir sa légitimité artistique, en tant que premier événement panafricain de la photographie. Lors de l'édition 2015, organisée en octobre dernier, la biennale a connu un vif succès malgré le climat de tension qui régnait dans la région. «Nous avons reçu plus de 8000 dossiers de candidature cette année», nous avait confié Samuel Sidibé, le délégué général de la Rencontre. A cette occasion, le musée national de Bamako avait abrité 39 artistes provenant de 14 pays. Tout ce beau monde était réuni sous les figures tutélaires de Keita et Sidibé. Le premier grand portraitiste était plus porté sur la photo mis en scène dans le studio. Quant au second, Sidibé, il était plus du côté des sujets plus populaires. Malick Sidibé a su en effet capter les instants magiques de la jeunesse malienne avec les premières années de l'indépendance et de la liberté. Il avait obtenu en 2003, le prestigieux prix international de la photographie Hasselblad. Quatre ans plus tard, ce fut la consécration suprême avec le «Lion d'or» de la biennale de Venise.