Certains films font rêver. Ils embarquent le cinéphile dans un voyage et le glissent dans la peau des protagonistes. Ces films porteurs d'émotions accrochent le public par la qualité des images, la valeur esthétique et cinématographique du texte, ainsi que le regard pointu porté sur les choses. De ces films fait partie «Adama» du réalisateur français Simon Rouby projeté dimanche dernier dans le cadre de la compétition du festival international du cinéma d'animation de Meknès (FICAM). «Adama» est un long métrage, un petit bijou qui relate l'histoire d'un enfant de 12 ans issu d'un village de l'Afrique de l'Ouest et qui se met à la recherche de son frère ainé engagé dans l'armée des «Nassara» ou des français selon la désignation de sa tribu. L'enfant prend des risques pour ramener son frère à la maison. Tout au long de son voyage, le protagoniste tisse des relations humaines en Occident. Certaines de ses rencontres l'aident à aller jusqu'au bout des flammes : celles des batailles de la première guerre mondiale au Nord. Le personnage aventureux finit par réaliser son rêve vers la fin. Le long métrage se veut un culte au voyage à la rencontre de l'autre, à l'audace et à l'acceptation de l'autre dans sa différence. Les dessins en 3D à la base du film ont été premièrement sculptés avant d'être scannés, indique le réalisateur du film. La fiction, quant à elle, a été poétisée avec des images et un langage cinématographique profond, plein de souffrance et d'espoir.