Le Festival du cinéma d'animation de Meknès est certainement le seul où vous pourriez déjeuner aux côtés de l'icône du cinéma japonais Isao Takahata, admirer une exposition des travaux en cours de l'Allemand Raimund Krumme puis savourer un thé à la menthe avec la bouffée d'air frais du cinéma brésilien. De par sa convivialité, le FICAM est le véritable joyau de la saison culturelle marocaine. Le festival, qui fait son petit bout de chemin tranquille au milieu du tohu-bohu artistique en est déjà à sa 14ème édition. Depuis vendredi soir, le FICAM accueille une foule d'enfants, de passionnés et de curieux. «Cette année, le FICAM a été intégré dans la saison culturelle franco-marocaine», a déclaré Alain Millot, directeur de l'Institut français de Meknès, lors de la cérémonie d'ouverture. «Les films projetés pendant le festival feront le tour des instituts français du Maroc juste après la fin du FICAM». Là n'est pas l'unique particularité de cette édition. «Cette année, le festival se caractérise par la diversité des films qu'il propose, sur le plan géographique», nous explique Mohamed Beyoud, directeur artistique du festival. «Des créateurs du monde entier sont venus participer. Du Japon à la Côte d'Ivoire, en passant par le Brésil, l'Allemagne ou encore l'Egypte». Diversité, mais également qualité. Parmi les films projetés lors du festival, deux ont été nominés aux Oscars 2015: «Le conte de la princesse Kaguya» d'Isao Takahata et «Le chant de la mer» de l'Irlandais Tomm Moore. Si plus de 90% des films sont projetés pour la première fois, cette année a connu la projection des 15 premières minutes du film en cours de production «Adama» réalisé par Simon Rouby. La cérémonie d'ouverture du festival a été riche en événements. Outre la projection très attendue du conte de la princesse Kaguya, le public a pu savourer, en première partie, le court métrage de Jihad Elyassa, qui a remporté lors de l'édition précédente le grand prix Aïcha de l'animation. Ce court métrage caricature la relation tumultueuse entre les Marocains et la nourriture. «Nous savons tous comment, nous les Marocains, voyons la nourriture. Un jour je me suis demandé comment la nourriture nous voyait», a expliqué le jeune créateur connu pour ses travaux d'adaptation visuelle des dictons marocains sur la page Facebook «Dictons marocains». Le nom du gagnant de l'édition 2015 a, par la même occasion, été dévoilé. Il s'agit du jeune Adam Belarouchia, étudiant à l'école nationale des beaux arts de Tétouan.