Le racisme, l'intolérance et la xénophobie peuvent prendre diverses formes, constituant ainsi une entrave majeure de tout progrès pour des millions de personnes de par le monde. C'est dans cette optique que le monde célèbre chaque 21 mars la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale, placée cette année sous le signe «15 ans après la Déclaration et le programme d'action de Durban : progrès et défis». La célébration de cette journée rappelle aux citoyens du monde ce triste jour de 1960 où, à Sharpeville en Afrique du Sud, la police a ouvert le feu et tué 69 personnes lors d'une manifestation pacifique contre les lois relatives aux laissez-passer imposées par l'apartheid. Depuis lors, le régime d'apartheid en Afrique du Sud a été supprimé et les lois et pratiques racistes ont été abolies dans de nombreux pays. En proclamant cette Journée internationale en 1966, l'Assemblée générale des Nations Unies a engagé la communauté internationale à redoubler d'efforts pour éliminer toutes les formes de discrimination raciale. Néanmoins, le racisme et l'intolérance peuvent se manifester sous différentes formes, dont la plus violente demeure l'incitation à la haine raciale pouvant conduire au génocide, rendant de facto la lutte contre le racisme une question prioritaire pour l'ensemble de la communauté internationale. Pour la Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, «nous devons, plus que jamais, redoubler d'efforts, à l'échelle mondiale, pour construire les défenses contre le racisme et contre l'intolérance, dans les esprits de chacun et dans les institutions communes». Dans son message publié à l'occasion de cette célébration, Bokova rappelle que «la discrimination raciale divise et tue. Elle est un frein à la paix entre les Etats et fragilise la cohésion sociale à l'intérieur des sociétés, de plus en plus diverses. Des idéologies sectaires s'appuient sur la haine de l'autre pour perpétrer un nettoyage culturel et ethnique à grande échelle». Pour la responsable onusienne, la communauté internationale se doit plus que jamais de redoubler d'efforts pour construire les défenses contre le racisme et contre l'intolérance, dans les esprits de chacun et dans les institutions communes. «Contre ce fléau, qui se nourrit de l'ignorance et de la haine d'autrui, l'UNESCO promeut l'éducation à la citoyenneté mondiale et conçoit des outils et des connaissances aptes à fortifier la compréhension mutuelle, la pensée critique, l'engagement civique et le dialogue interculturel », indique Bokova. Des initiatives comme la Décennie internationale du rapprochement des cultures (2013-2022) ou la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine (2015-2024) sont des plates-formes puissantes pour enrichir le dialogue et faire tomber les préjugés raciaux, relève la directrice de l'Unesco. La Coalition internationale des villes contre le racisme, lancée par l'UNESCO, forme un réseau de débat et d'action pour renforcer les politiques publiques et les programmes de lutte contre l'exclusion, ajoute Irina Bokova dans son message, précisant que l'UNESCO vient de lancer, dans ce même esprit, le «Rapport sur le racisme et la discrimination dans le football», qui propose des bonnes pratiques à diffuser dans le milieu sportif. Pour Bokova, «la discrimination raciale peut être brutale, massive. Elle est parfois inscrite dans des lois iniques. Elle peut aussi être insidieuse, et prive chaque jour en silence des hommes et des femmes de leurs droits fondamentaux, dans l'emploi, le logement, la vie sociale». En 2001, la Conférence mondiale contre le racisme avait produit le programme le plus autorisé et le plus complet de lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée : Déclaration et Programme d'action de Durban. En avril 2009, la Conférence d'examen de Durban a passé en revue les progrès d'ensemble réalisés pour venir à bout du racisme et a conclu qu'il restait beaucoup à faire. Sans aucun doute, la plus grande réussite de la conférence a été de renouveler l'engagement de la communauté internationale envers l'agenda de lutte contre le racisme. Par sa résolution 68/237 du 23 décembre 2013, l'Assemblée générale des Nations Unies avait proclamé la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine, débutant le 1er janvier 2015 et prenant fin le 31 décembre 2024, et ayant pour thème «Personnes d'ascendance africaine : considération, justice et développement». Depuis sa fondation, l'Organisation des Nations Unies se préoccupe de ce problème en œuvrant à ce que l'interdiction de la discrimination raciale soit inscrite dans tous les instruments internationaux de base relatifs aux droits humains. Dans ce sens, l'ONU impose des obligations aux Etats et les charge d'éliminer la discrimination dans les domaines public et privé, sachant que le principe de l'égalité exige aussi des Etats qu'ils adoptent des mesures spéciales pour éliminer les conditions qui causent ou aident à perpétuer la discrimination raciale.