La communauté internationale célèbre, samedi, la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale, dans un contexte marqué par des évolutions sans conteste majeures à l'échelon international, alors qu'un travail de longue haleine est en perspective afin d'endiguer ce phénomène. La journée du 21 mars a été choisie par l'Assemblée générale des Nations Unies en 1966 pour lutter contre la discrimination raciale. En effet, cette date commémore la tragédie du 21 mars 1960, en Afrique du Sud. Ce jour-là, alors qu'à Sharpeville des personnes manifestaient pacifiquement pour dénoncer l'apartheid, la police ouvrit le feu et tua 69 personnes. "Apprendre des tragédies historiques pour mieux lutter contre la discrimination raciale" est le thème choisi cette année par les Nations unies pour commémorer cette journée. Il reviendra sur les origines du racisme et de la discrimination raciale et soulignera la nécessité d'apprendre les leçons que l'histoire a pu nous enseigner afin de combattre ces fléaux. Partout dans le monde, plusieurs personnes peuvent faire l'objet de discrimination raciale, à l'école, au travail, dans la recherche d'un logement, ou dans leurs actions quotidiennes pour la simple raison que leur peau diffère de la majorité de celle de la population. Même au sein des stades et complexes sportives, où le fair-play doit prévaloir, des scènes de discriminations ciblent fréquemment les joueurs de race différente, notamment les sportifs d'origine africaine. Quoique peu fréquent au Maroc, ce phénomène a conduit le législateur à mettre en place une batterie de mesures afin de prémunir la société contre toute forme de discrimination basée sur la race. Sous cet angle, la Constitution de juillet 2011 stipule expressément dans son préambule que "Le Royaume du Maroc réaffirme son attachement aux droits de l'Homme tels qu'ils sont universellement reconnus", expression, si besoin en est, de la détermination du Maroc à œuvrer à la protection des droits des citoyens marocains ainsi que des ressortissants étrangers se trouvant sur son sol quelle qu'elle soit leur race ou origine. En fait, le Maroc s'est vu doté d'un échafaudage juridique solide en la matière, à l'instar du code de la famille qui consacre davantage la parité Homme-femme, le code du travail et la réforme du code de la nationalité qui permet à la femme marocaine de transmettre sa nationalité à ses enfants, outre la loi relative aux partis politiques, interdisant toute constitution d'un parti politique sur une base discriminatoire. Dans ce sens, le projet de loi n 79-14 relatif à l'Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination, créée en vertu de l'article 19 de la Constitution de 2011, a été adopté jeudi par le conseil de gouvernement, démonstration éloquente de la volonté gouvernementale à donner corps aux dispositions constitutionnelles. Le Conseil a également décidé de mettre en place une commission interministérielle qui sera chargée d'examiner et de faire intégrer les modifications et les observations présentées au projet initial en toute conformité avec les Principes de Paris régissant les institutions nationales chargées de la promotion et la protection des droits de l'homme. Force est de constater, par ailleurs, que les droits des migrants sont sans cesse remis en cause de manière récurrente. D'où l'initiative royale volontariste, lancée en 2013 et qui a pris fin en décembre dernier, de régulariser la situation des migrants en situation illégale au Maroc afin qu'ils puissent jouir de la plénitude de leurs droits et apporter leur lot à l'édification de la société. Il va sans dire que la lutte contre la discrimination raciale requiert une mobilisation citoyenne générale afin de freiner ce phénomène et d'offrir aux individus et à la société toutes les conditions à même de leur permettre de démontrer l'étendue de leurs talents et potentialités.