Nom d'un chien est le titre du nouveau roman de l'écrivain marocain Abdellah Baïda paru aux éditions Marsam. En effet, le nouveau-né littéraire de l'auteur relate l'histoire de Driss Ibn Kalb, protagoniste principal du roman, qui rêvait d'avoir un garçon qui, plus tard, porterait son flambeau. Dans cette attente ontologique, le protagoniste mène une course contre la montre pour changer ce patronyme qui lui colle à la peau, et qui est, par ailleurs, chargé de connotations dans sa société : le mot « Kalb » désignant le chien. Par ailleurs, la curiosité du protagoniste le guide à mener des recherches sur cet animal. «Epaulé par sa femme Linda, Driss se bat pour se débarrasser de l'ombre canine qui lui colle à la peau ; il mène ses investigations, en fin limier, pour y voir un peu plus clair dans les inextricables rapports qui relient le chien et l'homme. C'est un roman sur la représentation que se fait l'homme de la race canine, sur la transmission de l'héritage et sur le grand pouvoir des mots», indique l'écrivain. La tâche est assez difficile pour Driss Ibn Kalb, car la procédure juridique est longue et pénible, et les soucis hantent ses réflexions. Avec un style captivant, l'auteur accroche le lecteur à l'univers de Driss. Il partage avec lui ses inquiétudes, ses soucis, avec un souffle humoristique, à travers ses voyages, notamment au Maroc, en France et en Espagne. C'est une quête de soi et une recherche de sens et de signification, non seulement pour un nom, mais également toute l'essence d'une existence. « Madame Charlotte a soixante-dix-neuf ans et un caniche. C'est ma vieille voisine. Je t'ai déjà parlé d'elle. C'est la seule Française qui habite encore dans notre immeuble. Tous les autres ont déguerpi ; elle, elle est trop vieille pour déménager. Quand je ne rentre pas tard, elle me charge de temps à autre de promener son chien et de le faire pisser. Elle me paye deux euros pour cette mission. Eh bien, mon cher Driss, j'aimerais que tu me voies avec le caniche dans la rue; on dirait un Français ! dit-il en s'esclaffant de rire, tout content», relate le roman.