Nul besoin d'éliminer œufs, poulets et produits à base de volailles du régime alimentaire, rassure l'ONSSA. Il n'y aurait aucun danger aujourd'hui à consommer ces produits face à la propagation de l'influenza aviaire faiblement pathogène qui touche actuellement les poulets d'élevage dans certaines régions. Par contre, les prix des œufs et des poulets de chair connaîtront quant à eux une hausse dans ce contexte. Après la fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), c'est au tour de l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) de rassurer les consommateurs marocains. Après de récentes allégations concernant la propagation de salmonelle et mycoplasmes au Maroc à l'origine de la mort élevée de la volaille, l'ONSSA confirme plutôt la présence de l'influenza aviaire au Maroc. Il s'agirait de la première apparition du virus au Maroc. Apparemment, le virus de type H9N2 n'aurait rien à voir avec le H5N1 hautement pathogène plus dangereux. Le virus serait connu pour sa faible virulence, explique l'ONSSA dans un communiqué. Il aurait été détecté dans 30 unités avicoles nationales après des investigations cliniques dans près de 800 élevages du Royaume. Selon l'ONSSA, le virus H9N2 serait à l'origine d'une faible mortalité de la volaille, d'une chute de l'immunité, de la chute de ponte et de la perte de poids chez les volailles. Ce qui expliquerait la hausse des prix des œufs et poulets de chair observés récemment sur le marché. Une batterie de mesures aurait été mobilisée pour contrer la propagation du virus à l'échelle nationale. Dès la semaine prochaine, la vaccination préventive contre l'influenza aviaire sera généralisée à l'ensemble des élevages avicoles. Dans le cadre du plan à court terme mis en place par l'ONSSA et la Fisa, les mesures de biosécurité et d'hygiène seront renforcées au niveau des élevages avicoles ainsi qu'au niveau des moyens de transport des volailles. En outre, un système d'épidémiosurveillance sera instauré pour suivre et évaluer l'efficacité du programme sanitaire mis en place. A moyen terme, «le plan vise à maîtriser les facteurs de risque à l'origine de la propagation de la maladie dans plusieurs régions du Maroc», souligne l'ONSSA. Entre autres mesures, figurent la réorganisation des modalités de commercialisation des volailles, qui «doivent être dirigées vers les abattoirs agréés», le renforcement de l'encadrement sanitaire des unités avicoles. La semaine dernière, l'association nationale des producteurs de poulets de chair (ANPC) chiffrait, dans un communiqué, à 50% le taux de mortalité du cheptel de volaille en 2015. Selon le SG de l'association, le phénomène aurait touché plusieurs régions du Royaume, notamment Tiznit, Safi, Had Soualem, Nador, Oujda, Témara, Skhirat, Kenitra, Marrakech. L'association attribuait le phénomène à la salmonelle et aux mycoplasmes, des bactéries touchant la volaille et responsables d'intoxications alimentaires chez l'Homme. Une allégation démentie conjointement par la Fisa et l'ONSSA.