Notre pays, peut-il toujours tabler sur le tourisme dans son potentiel économique ? Pas évident ! Les statistiques officielles qu'on avance par-ci, par-là, en termes de nuitées et d'arrivées ne sont pas tout à fait rassurantes, à l'image de la première station balnéaire du royaume qui ne parvient plus à sortir des ornières. Il est bien évident que la récession internationale a retenu les flux en provenance des pays émetteurs traditionnels, notamment la France, l'Espagne, la Belgique, encore moins la Grande Bretagne, l'Allemagne et la Scandinavie. Mais, il n'en demeure pas moins que des déficiences internes ont desservi les destinations huppées du pays, comme c'est le cas d'Agadir, en particulier. Certes, d'autres marchés émergents se mettent à braquer leur préférence vers le produit touristique national, tel la Russie, la Pologne, la Tchéquie, encore plus la Chine, l'Inde et le Japon. Cependant, il va sans dire que toutes ces nouveautés aussi porteuses que prometteuses, sont à leur état embryonnaire et, sans nul doute, auront du mal à s'implanter en grand nombre, par manque de dessertes aériennes directes, par exigüité des capacités litières et, de surcroit, par des déchéances de prestations et de services... A Marrakech, ce n'est pas la joie non plus ! Il est bien vrai que le produit touristique de la cité ocre diffère de celui de la capitale du Souss. La séduction exotique et le charme typique qui ont constamment distingué la première s'avèrent, de plus en plus, étriquée, par rapport aux nouvelles attentes des voyages. Certes, elle a, de loin, devancé son émule du sud, en termes de nuitées et d'arrivées, mais demeure en deçà des aspirations du tourisme national. A Agadir, il faut bien dire que le volume des lits n'est pas du tout encourageant pour prétendre à une meilleure performance, d'autant plus que, plus de la moitié est délabrée et nécessite une réelle rénovation à tous les niveaux. Vous imaginez que nombre d'hôtels qui ont plus de vingt ans d'existence sont aujourd'hui, dans un état piteux et ne peuvent nullement plaire aux touristes, de plus en plus, exigeants ! Actuellement, vous faites le tour dans ces unités hôtelières dits de 4 ou 5 étoiles, vous allez vous étonner de cette situation déplorables. Seuls, quelques hôtels de ce lot précaire ! On peut donc se fier à une industrie touristique qui tire vers le bas une économie nationale vacillante, à cause de cette démission inacceptable. Des hôtels délabrés, d'autres fermés à jamais, certains mettent trop de temps pour voir le jour, des services approximatifs, un all inclusif étouffant, des décideurs impuissants qui manquent d'autonomie et de courage... A Agadir, on peut parler de tout, sauf du tourisme ! Et c'est bien dommage !