De toute évidence, la région Souss Massa se positionne, depuis longtemps, en première posture, au niveau de toutes régions du royaume, en termes d'exportation de la filière des fruits et légumes et de superficies de culture sous serres, en plus des stations d'emballage et de conditionnement, que renferme un immense contingent d'investisseurs aussi bien national qu'étrangers, notamment français et espagnols. Cette dynamique génère, en conséquence, une forte démographie, provenant de plusieurs régions, à la recherche de travail. La région Souss Massa, plus particulièrement, constitue donc un modèle type de développement agricole, mais sans pouvoir permettre un développement social et humain. Car, selon des statistique fiables et des enquêtes avérées, en parallèle d'une forte présence des produits agricoles à haute valeur sur les marchés nationaux et internationaux en provenance de la région, s'est développée une situation sociale, caractérisée plutôt par une certain exclusion sociale et humaine des travailleuses agricoles concernées. Il en résulte comme constat, effectivement, que l'agriculture mondialisée est confrontée à un environnement fragile, alors que les conditions de travail particulièrement des ouvrières agricoles (65%) sont déplorables et l'organisation syndicale et le respect du travail ainsi que l'évolution des rapports de travail sont malmenés. Dans ce sens, il y a lieu d'articuler cette dualité, plus spécialement, autour de cette dissension affichée. En effet, le bassin agrumicole de la plaine du Souss a enregistré des taux d'accroissement important, en raison, en partie, de l'attractivité de ce secteur et ses besoins en main d'œuvre migrante venues des zones pauvres, mais également ouvrière de plus en plus féminisée, avec toutes les déficiences traduites par la pauvreté, les charges sociales, en matière de scolarisation, de l'habitat anarchique et incontrôlé... A ce propos, il est à souligner que le travail, en fin de compte, est saisonnier et sans engagement de lapart de l'employeur ni des autres intervenants. Après une longue réquisition relative auxconditions inhumaines des ouvrières doublement opprimées, à plus d'un titre, en dépit de l'essor intensif des entreprises agricoles, l'observateur constate que le droit syndical est usurpé d'où la libertéd'organisation s'avère impérative, et l'illettrisme fonctionnel est de mise, nécessitant un programme de formation continu. Les gros groupes agricoles ne contribuent guère à l'amélioration des conditions de logement des ouvriers qui vivent dans de quartiers de misère et de souffrance, ni aux frais de scolarisation et de soins, ni régularisation de la situation des travailleurs (CNSS, carte de travail, fiche de paie, allocations familiales...), ni revalorisation du SMAG, au même titre que le SMIG...Une grosse réhabilitation de tous ces déficits est à mettre en avant afin de recouvrer les droits légitimes des ouvrières.