Le projet de loi de finances 2016 a la particularité d'être l'occasion ultime pour le gouvernement de parachever la mise en œuvre du programme convenu entre les composantes de la coalition et adopté par le parlement, a affirmé Rachid Roukbane, président du groupe du progrès démocratique à la chambre des représentants (FPD : PPS). Intervenant, jeudi lors de l'examen en plénière à la Chambre des représentants du PLF 2016, Roukbane a rappelé que son groupe soutient, aux cotés des autres groupes de la Majorité, tous les projets, programmes et décisions contenus dans le programme gouvernemental. Dans ce cadre, le GPD va voter pour l'adoption du dit PLF 2016, étant donné qu'il se situe dans le cadre de la poursuite des efforts déployés par le gouvernement pour l'exécution du programme de réformes fondé sur le soutien de la croissance et l'incitation de l'investissement productif avec la maitrise des équilibres macroéconomiques et du déficit budgétaire. Le GPD se prononce en faveur du présent PLF 2016 pour le fait qu'il accorde à certains secteurs sociaux la priorité requise. Le projet porte aussi un intérêt particulier à la lutte contre les disparités entre les couches et les espaces et lève le défi de la construction d'une véritable régionalisation avancée susceptible de renforcer le processus démocratique et d'assurer le succès du modèle de développement poursuivi par le Maroc. Evoquant la polémique que la gestion du Fonds de développement rural, a suscitée dans la presse, il a affirmé que c'est au sein de l'Instance de la présidence de la Majorité qu'il convient de se concerter au sujet des grandes décisions dont en premier l'élaboration de la loi de finances, un sujet, qui ne concerne pas en exclusivité le ministère des finances, mais qui se situe au centre des attributions de l'ensemble du gouvernement et du chef de l'exécutif. Doté de 55 milliards de dirhams pour les 7 prochaines années, le fonds de développement rural doit être géré de la manière la plus saine et selon une approche censée assurer la convergence et la participation de tous les intervenants, a-t-il estimé, rappelant brièvement que la presse s'est arrêtée surtout sur les discussions qui ont eu lieu à ce sujet entre le chef du gouvernement et les ministres de l'Agriculture et des Finances. Selon l'article 30 du PLF 2016, c'est le ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime qui sera l'ordonnateur des dépenses du programme de développement du monde rural, lequel programme s'étale sur la période 2016-2022. Créé sur directives royales, ce fonds est censé profiter à 12 millions de Marocains vivant dans 24.290 douars. Selon Roukbane, le projet de loi de finances, la plus importante loi après les lois organiques issues de la Constitution, doit en principe faire l'objet de profondes concertation et consultation pour tout ce qui concerne les grandes orientations et les mesures fondamentales, procédé qui ne contredit en rien la procédure constitutionnelle y afférente et les prérogatives accordées à chacun des départements ministériels. Tout en soulignant le rôle capital du ministère des Finances dans ce processus, Roukbane a insisté sur la portée de la mise en œuvre de cette approche de la concertation pour une bonne gouvernance de ce dossier, abstraction faite des composantes du gouvernement en place. Il a par ailleurs soulevé l'épineuse question du temps insuffisant accordé à tous les intervenants pour l'examen du PLF, en particulier au sein du parlement où les députés et les conseillers se plaignent du peu de temps dont ils disposent pour examiner et lire attentivement les tonnes de documents qu'ils reçoivent d'un seul coup. Il a proposé à ce propos à l'exécutif et au législatif de réfléchir ensemble sur la mise en place de nouveaux mécanismes pour permettre aux parlementaires d'accompagner l'élaboration du projet de loi de finances et de prendre connaissance à temps de toutes les nouveautés qu'il apporte et ce pour la bonne gestion des affaires et du temps et pour une meilleure productivité des deux instances. Evoquant la situation internationale qui prévaut pour le moment, Roukbane s'est arrêté en premier sur le drame des Palestiniens, confrontés ces jours ci à une recrudescence des attaques des forces d'occupation israélienne, qui usent de tous les moyens à l'encontre du peuple palestinien, y compris les assassinats, les tueries, les punitions collectives, la répression, les arrestations, les emprisonnements, et finalement par les tentatives de judaïsation des lieux saints de l'Islam dont Al Qods Ach-Charif. Tout en réitérant la solidarité du PPS avec le peuple palestinien, il a appelé toutes les forces vives au Maroc et ailleurs à prendre toutes les mesures nécessaires pour dénoncer les pratiques répressives israéliennes et venir en aide au peuple palestinien dans sa lutte pour le recouvrement de ses droits dont la création de son propre Etat indépendant avec Al Qods comme capitale. Il en a profité aussi pour souligner que le Maroc a fait de la célébration du 40e anniversaire de la Marche verte un moment décisif de rupture avec des pratiques rentières nuisibles et de lancement d'un nouveau processus fondateur dans le cadre du développement des provinces du sud. Il a souligné à cette occasion la portée des messages du discours prononcé à cette occasion par SM le Roi Mohammed VI et des grands projets lancés dans le cadre de la mise en œuvre de la régionalisation avancée dans la région. Il a rappelé aussi que le PPS se félicite de l'unanimité dont jouit la cause de l'intégrité territoriale, tout en appelant au renforcement du front intérieur pour la victoire définitive de ce dossier et la mise en œuvre de la proposition marocaine d'autonomie avancée de ces provinces. Il a par ailleurs rappelé que la question de l'égalité homme-femme, que la constitution consacre, ne supporte ni surenchères, ni fanatisme, ni instrumentalisation politicienne de qui que ce soit. Evoquant les dernières élections organisées dans le pays, il a fait savoir que le processus a été marquée par un haut degré de bonne préparation, de transparence, de probité et de neutralité positive de la part de l'Administration, mais qui a grandement souffert de l'utilisation illégale de l'argent.