Parlement Le président du groupe du progrès démocratique (GPD-PPS) à la Chambre des représentants, Rachid Roukbane, a renouvelé l'appel de son groupe pour adopter sans plus tarder le projet de loi sur la grève, après son élaboration par tous les partenaires. Intervenant lors de l'examen en commission du projet de budget sectoriel du ministère de l'emploi et des affaires sociales, le président du GPD a insisté sur la nécessité de faire participer tous les participants (partis politiques, syndicats des travailleurs, patronat, etc.) dans le but d'aborder toutes les difficultés et de les résoudre, rappelant que le droit de grève fait partie des droits consacrés par la Constitution de 2011. Evoquant les réalisations du ministère, il a souligné la portée de la loi sur les travailleurs domestiques, laquelle doit être mise en œuvre sans complaisance aucune dans le but de préserver les droits de cette couche sociale, très vulnérable, composée essentiellement de jeunes filles, sensées être à l'école à cet âge et non affectées à des travaux de cuisine. Il a toutefois rappelé la nécessité de réviser la disposition de cette loi fixant à 15 ans l'âge de travailler pour les travailleurs domestiques. Il faut engager le débat à ce sujet car les travailleurs domestiques sont appelés à accomplir souvent des travaux dangereux sur les terrasses et même ailleurs, a-t-il dit, indiquant qu'il est temps de compléter la liste des 33 travaux dangereux devant être interdits à cette catégorie sociale. Il est vrai que l'organisation mondiale de travail fixe en principe l'âge de travailler à 15 ans, mais il est vrai aussi qu'elle interdit d'employer les enfants de 15 à 18 ans dans des travaux très dangereux, a-t-il rappelé. Pour le Maroc, qui a ratifié la convention internationale des droits des enfants, a-t-il ajouté, il est nécessaire de revoir les dispositions concernant l'emploi des enfants domestiques, qui sont malheureusement victimes dans nombre de cas de maltraitance voire d'esclavagisme. A 15 ans et moins, ces enfants ne sont pas encore assez murs pour choisir et se défendre contre les abus, c'est pourquoi il préférable de fixer l'âge de travail à 18 ans, a-t-il conclu. Auparavant, le président du GPD a félicité le nouveau ministre de l'emploi et des affaires asociales, Abdeslam Seddiki et l'a incité à faire de son mieux pour renforcer les services d'inspection du travail, qui comptent quelque 1120 fonctionnaires dont 476 inspecteurs seulement chargés de contrôler quelque 750.000 unités et entreprises. Une telle mission requiert un staff de 3000 inspecteurs au moins pour leur permettre d'inspecter toutes les entreprises et usines, condition indispensable pour veiller au respect de la loi et des droits des travailleurs, a-t-il expliqué, estimant que le projet de budget du ministère ne permet pas au département de combler ce déficit. Le gouvernement n'a consacré que 5 postes de travail à ce ministère au titre du projet de loi de finances 2014. Rachida Tahiri : mettre fin a la discrimination dont sont victimes les femmes La députée Rachida Tahiri, membre du GPD à la Chambre des représentants a souligné la nécessité de faire le point de la situation à travers l'évaluation du bilan des différents programmes visant la promotion de l'emploi tels Moukawalati, Idmaj etc., et ce dans le but de rectifier à temps le tir. Selon la députée, qui intervenait lors de l'examen en commission du budget sectoriel du ministère de l'emploi et des affaires sociales, il est impératif d'accorder la priorité en matière d'emploi aux couches des jeunes diplômés mais également aux non diplômés, qui constituent en réalité une bombe à retardement sur le plan social. Elle a réaffirmé à cette occasion la nécessité de traiter cette problématique dans le cadre d'une vision intégrée globale, comme l'a toujours recommandé le groupe du PPS. Elle a par ailleurs estimé urgent de faire un effort supplémentaire dans le but de mettre fin à la discrimination dont sont souvent victimes les femmes en matière d'accession aux postes d'emploi, notant avec regret que le rapport du ministère de l'emploi et des affaires sociales ne donne pas de chiffres édifiants sur l'emploi des femmes dans le pays. Elle a fait remarquer dans le même ordre d'idées que les femmes subissent d'autres discriminations en matière de couverture sociale, en dépit de leur participation active à l'essor économique et social du pays, estimée à 26 pc. En matière d'emploi, a-t-elle ajouté, les hommes sont trois fois plus favorisés que les femmes, rappelant que le développement du pays est une œuvre commune des femmes et des hommes. Elle a plaidé aussi pour une intensification des opérations d'inspection de travail dans le but de préserver les droits des femmes contre les violations commises dans les usines, les unités de production et les entreprises où les femmes travaillent souvent dans des conditions d'insécurité. Elle a en outre lancé un cri d'alarme pour lutter plus efficacement contre l'emploi illicite des jeunes filles dans les maisons, où elles sont souvent séquestrées pour quelques sous.