Première rentrée littéraire du Maroc Les maisons d'édition ont besoin de plus de soutien de la part des pouvoirs publics en vue de surmonter les contraintes auxquelles elles font face, a souligné, mardi à Casablanca, le ministre de la Culture, Mohamed Amine Sbihi. S'exprimant lors de la cérémonie de la première rentrée littéraire du Maroc, organisée par l'Union des éditeurs, M. Sbihi a fait savoir que les maisons d'édition, dont le développement est tributaire de l'évolution des autres composantes de la filière et de la pratique de la lecture, sont en droit d'attendre des pouvoirs publics d'intervenir davantage pour surmenter les contraintes auxquelles elles font face. En vue d'accompagner les maisons d'édition et les auteurs, le ministère de la Culture a mis en place, depuis 2014, un fonds de soutien au livre doté de 10 millions de dirhams annuellement, a mis en avant M. Sbihi, ajoutant que son département a également oeuvré à la mise en place d'une structure d'accompagnement des entreprises culturelles, dotée d'un fonds de garantie des industries culturelles. L'initiative de l'Union des éditeurs marocains d'organiser sa rentrée littéraire mérite amplement d'être valorisée, a-t-il relevé, notant que cette démarche adoptée permet d'associer les efforts de 15 maisons d'édition et d'aller à la rencontre des lecteurs dans plus de 70 espaces culturels à travers le pays (librairies, bibliothèques et autres endroits culturels). M. Sbihi a, par ailleurs, souligné que cette initiative procède de l'obligation de contribuer à créer autant d'événements que possible pour attirer le lecteur potentiel, éloigné par un système éducatif qui n'incite pas à la lecture, par une culture ambiante qui l'est encore moins et par l'usage d'une révolution numérique qui n'est pas particulièrement tournée vers la découverte des bibliothèques numériques du monde. Et d'ajouter que dans ces circonstances, un éditeur est, incontestablement, un militant, tandis que sa maison d'édition constitue une entreprise à hauts risques. «Nos partenaires pressentis pour ce projet structurant ont certainement saisi que le Maroc culturel, le Maroc de la diversité et de la liberté de création, a autant besoin de ses créateurs et de ses artistes soutenus par les pouvoirs publics et le mécénat, que d'entreprises culturelles dynamiques accompagnant et soutenant la production et la diffusion de la création culturelle et artistique», a-t-il insisté. Pour le président de l'Union des éditeurs, Abdelkader Retnani, le lancement de cette journée nationale de portes ouvertes dans plus de 27 villes marocaines, le même jour, va permettre au public de rencontrer les livres, les toucher et les lire. «Notre objectif cette année est atteint, il s'agit notamment de sensibiliser les responsables politiques, les décideurs, les parents, les organisations de la société civile, le secteur privé ou encore les médias'', a-t-il dit, précisant que le livre est un objet précieux, une richesse nationale à entretenir, un patrimoine à respecter et que sa promotion est une nécessité et un devoir national et universel. Et de noter qu'en 2015 le nombre total de projets soutenus en secteur du livre et de l'édition a atteint 561 projets à savoir notamment l'édition de 351 livres, 54 revues culturelles, la création et la modernisation de 5 revues culturelles électroniques ainsi que la participation à 104 salons du livre nationaux et internationaux. La participation des auteurs marocains aux résidences d'auteurs, la modernisation et animation de 13 librairies, la sensibilisation à la lecture et l'encouragement des éditions réservées aux personnes à besoins spécifiques sont aussi parmi les projets soutenus. Ont assisté à la cérémonie de cette rentrée littéraire 2015-2016, le Wali de la Région Casablanca-Settat, Khalid Safir, le consul général de France à Casablanca, Arnaud De Sury, des personnalités du monde de la diplomatie, la politique, la culture et les médias, outre des membres de la société civile nationaux et internationaux.