La troupe de théâtre «Théâtre Tansift» a mis du feu sur la scène du cinéma espagnol de Tétouan, en jouant la pièce «Daif El Ghafla», mardi 3 novembre, dans le cadre de la compétition officielle du festival national du théâtre. En effet, le public a ri à gorge déployée et partagé des moments de plaisir théâtral dans une atmosphère comique. Cette pièce présentée en Darija marocaine est une idée qui a été inspirée de la pièce de Molière, «Tartuffe». Interprétée par Fadhila Ben moussa Mariem Zaimi, Adel Aba Tourab, Said Ait Beja, réalisée par Massoud Bouhassine et écrite par Hassan Hammouche, la pièce raconte l'histoire d'une famille de trois membres dont Saleh, Saadia et Batoul. Au début, la vie était paisible. La situation financière de Saleh est stable et la relation avec les siens est harmonieuse et va bon train. Par la suite, Saleh accueille Abdelmalek qui va devenir l'un des membres de la famille. Un homme pratiquant et nerveux. Il essaye à chaque fois de changer le mode de vie de la famille à sa guise. Il va plus loin et cherche à posséder la petite sœur ainsi que les biens de la petite famille. La dénonciation de cet escroc est l'élément déclencheur de la pièce. Daif El Ghafla a travaillé sur la thématique de la famille et l'intégrisme dans la société en utilisant une approche esthétique. «La pièce a été bien accueillie par le public Tétouani. Cette interaction lors du spectacle reflète la conscience du public par rapport à la thématique que nous avons jouée sur scène et qui le touche. Donc, il a réagi d'une très belle façon. Cette pièce théâtrale qui critique toute idée de domination et d'intégrisme jouée à Tétouan et au nord d'une manière générale où ont lieu beaucoup de recrutements pour Daech, a présenté au public avec un souffle comique et léger, cette notion de la famille solide qui dénonce l'intégrisme, mais qui garde en revanche ses valeurs marocaines d'ouverture et de vivre ensemble », nous confie le comédien Saïd Ait Beja. «Nous ne sommes pas ici pour attaquer la religion mais pour critiquer cette mauvaise conscience et cet esprit vide quel que soit le courant auquel il appartient avec un style comique. Dans la pièce, il y a un message qui est véhiculé», a-t-il ajouté. Dans la pièce, la femme représente la force salvatrice de la situation. Elle révèle l'escroc qui se cache derrière la noblesse et la religion. Le message qui en découle c'est qu' il faut compter sur les femmes. «Il faut donner la chance aux femmes. Dans la pièce ce sont les femmes qui ont trouvé la solution à la situation vers la fin de la pièce. Il est temps que la femme puisse prendre le flambeau pour le changement », a conclu le comédien.