Réputé comme un des plus grands et des plus anciens moussems du royaume, l'événement doit son nom à celui que beaucoup qualifient d'érudit et d'homme saint, Moulay Abdellah Amghar. Ce berbère aurait été, au seizième siècle, un véritable guide spirituel pour les troupes qui combattaient l'envahisseur portugais. Même si ces guerriers ont perdu, même si la ville de Tit n'existe plus aujourd'hui, cette célébration annuelle a pour sa part traversé les siècles. Pendant le protectorat, elle symbolisait même la revendication nationaliste. De tout temps, elle a procuré aux tribus de la région (au moins sept, réparties sur les provinces d'El Jadida et de Sidi Bennour) une occasion de se retrouver. De nos jours, pendant environ une semaine chaque été, ce rassemblement spirituel, culturel, religieux et populaire permet, d'après les autorités de la commune rurale de ce village de pêcheurs situé à une dizaine de kilomètres au Sud d'El Jadida, de bénéficier de retombées économiques non négligeables grâce au tourisme. Un apport plus que bienvenu, pour certains, alors qu'il ressort de l'enquête nationale sur l'Emploi (2013) que le taux de chômage n'a cessé de grimper depuis 2007 pour parvenir à près de 11% chez les hommes et 18% chez les femmes, ce qui pousserait certaines d'entre elles à recourir à la prostitution (voir l'article d'Azzedine Hnyen, dans Al Bayane du 24/02/2013). L'événement favoriserait donc quelque peu le développement économique.