L'expérience cinématographique marocaine a pris un essor remarquable ces dernières années, a affirmé le réalisateur argentin Pablo Cesar, mettant l'accent sur les grandes avancées réalisées par le Maroc dans le domaine du 7è art. «Chaque fois que j'ai l'occasion de visiter le Maroc, je suis surpris par l'émergence d'un cinéma de grande qualité tant sur les plans de la réalisation et de la production, que sur celui de l'interprétation», a confié à la MAP M. Cesar, à la veille de sa participation au 4ème Festival de cinéma et de mémoire commune, prévue du 4 au 9 mai à Nador. Après avoir rappelé que le cinéma marocain a connu ces dernières années un développement considérable avec une production annuelle d'une vingtaine de longs-métrages et une centaine de courts-métrages, il a mis l'accent sur la dynamique du cinéma d'auteur dans la scène cinématographique nationale. Le réalisateur argentin a aussi mis en avant le rôle important que joue le Centre Cinématographique Marocain (CCM) dans la promotion et l'encouragement de la production cinématographique nationale, et qui a contribué grandement, selon lui, à la promotion d'un cinéma de qualité dans le Royaume. Eu égard aux grands efforts déployés dans ce sens par le CCM, a-t-il poursuivi, plusieurs projets de jeunes réalisateurs ont pu voir le jour, et de nombreux films documentaires et de productions cinématographiques ont été réalisés. Dans le même ordre d'idées, il a rappelé la participation du Maroc au 4è Festival latino-américain du film arabe de Buenos Aires, qui a été l'occasion de connaître de près l'expérience cinématographique marocaine, et le rôle du CCM, en tant qu'établissement étatique, dans la réglementation de la profession et la promotion de la production cinématographique nationale, à travers notamment la mise en place de mécanismes d'aide financière aux réalisateurs et aux manifestations cinématographiques. Par ailleurs, Pablo Cesar, considéré parmi les réalisateurs les plus célèbres en Amérique Latine, a indiqué que l'accord de coopération et de co-production cinématographique, conclu en 2000 entre le Maroc et l'Argentine, constitue une grande opportunité pour le développement des relations de coopération entre les professionnels du cinéma des deux pays. Dans ce sens, Pablo Cesar, qui fut un pionnier dans les coproductions de son pays natal, l'Argentine, avec la Tunisie, le Benin, le Mali, le Cap vert, l'Angola, l'Ethiopie et l'Inde, a évoqué son prochain projet de coproduction maroco-argentine avec le réalisateur marocain Mohamed Badaoui, ajoutant que les scènes de ce film seront tournées au Maroc et en Argentine. Dans une déclaration similaire, le producteur du film, Geronimo Tobis, a indiqué que cette œuvre cinématographique raconte l'histoire de l'immigration d'un grand-père accompagné de son neveu du Maroc vers l'Argentine, qui se sont installés vers les années 80 du siècle dernier dans ce pays d'Amérique du Sud laissant derrière eux un passé marqué par beaucoup de secrets. Des années après, le grand père décida de retourner à son pays d'origine pour résoudre un problème en suspens, et tente de convaincre son neveu de l'accompagner dans ce voyage pour être témoin des changements intervenus au Maroc. Concernant sa participation au Festival de cinéma de Nador, dont il est membre du jury, Pablo Cesar a indiqué qu'il va animer des ateliers de cinéma dans le cadre de la coopération cinématographique Sud-Sud, outre l'échange d'expériences et l'exploration d'opportunités de coproduction dans le domaine du 7ème art entre les pays de l'Amérique Latine et de l'Afrique. Pablo Cesar, l'un des académiciens de renom dans le domaine du cinéma en Argentine, compte à son actif plusieurs articles dans différentes publications cinématographiques mondiales. Cesar a réalisé une vingtaine de courts-métrages dont «le cas Mandrox» (1977), «la veuve noire» et «la vision de Ezequiel» (1979), «la machine» et «objet de perception» (1987), «Apocalypse» (1980), et «Mémoires d'un fou» (1984), qui lui ont valu une dizaine de prix dans plusieurs festivals en Argentine et aux Etats Unis. Il compte également à son actif une dizaine de long-métrages, dont «La Sainte Famille» (1988), «Equinoxe (Le jardin des roses)» (1996), «Le Feu Gris» (1993), (Le jardin des fruits)» (1997), et «Rives» (2010). Pour Pablo Cesar, au regard de leurs grandes potentialités, le Maroc et l'Argentine peuvent constituer un modèle de coopération cinématographique Sud-Sud entre les pays de l'Afrique et de l'Amérique Latine, à condition de se débarrasser de ce regard destiné seulement vers le Nord et d'orienter la boussole vers les deux rives communes de la Méditerranée.