Actuellement, la corruption n'est plus un tabou de société, a indiqué M.Aboudrar, en évoquant dans ce sens, la panoplie de mesures lancées pour lutter contre ce phénomène, dont une loi sur la protection des témoins et dénonciateurs, des mesures visant à corriger les failles observées dans la relation des citoyens avec l'administration, ainsi qu'une stratégie nationale de lutte contre la corruption (l'une des recommandations principales de l'ICPC), qui est en cours de finalisation. La mission principale de l'ICPC est la prévention et les déclinaisons majeures de cette mission portent sur l'évaluation des mesures prises dans le cadre de la politique de prévention et de lutte contre la corruption, la sensibilisation et l'éducation, la collecte de toutes les informations en relation avec le phénomène de la corruption, la coopération avec les administrations et les organismes concernés à l'échelle nationale et internationale et l'information des autorités judiciaires de tous les faits constituant des actes de corruption punis par la loi, a-t-il rappelé. S'agissant de l'adoption de la loi relative à la mise en place de l'Instance Nationale de Probité, M. Aboudrar a assuré qu'elle renforcera davantage sa contribution dans l'évolution de notre pays en matière de transparence, d'intégrité et d'équité dans l'accès des citoyens à leurs droits. La nouvelle instance, qui remplacera l'ICPC en vertu de la constitution de 2011, et en plus des prérogatives actuelles de prévention de la corruption, sera dotée de prérogatives notamment l'auto-saisine et l'investigation pré-judiciaire, a-t-il expliqué. Et d'ajouter que l'instance qui verra le jour sera indépendante vis-à-vis des autres pouvoirs conformément aux dispositions de la constitution et son champ d'intervention sera élargi pour couvrir toutes les formes de corruption avec une garantie d'accès à tous les documents administratifs pouvant servir dans l'accomplissement de ses missions. S'agissant du nombre de plaintes reçues par l'ICPC depuis sa création, M. Aboudrar a indiqué qu'il s'élève, jusqu'à la fin de l'année 2013, à 3.157 plaintes reçues par voie normale et par le portail de dénonciation dédié aux PME «stop corruption». Ces plaintes sont traitées au sein de l'Instance par une unité spécialisée, a-t-il dit, ajoutant que celles qui sont recevables sont transmises par la suite au ministère de la justice et aux autorités concernées. L'ICPC est aussi un outil de sensibilisation, a-t-il rappelé, notant que depuis sa création, l'instance a participé à la sensibilisation de différents publics à travers des actions de formation, d'éducation aux valeurs d'intégrité, mais en raison de contraintes financières ses actions ont été limitées.